En Australie, les feux de brousse ont débuté dès septembre. Ces événements ont beau être habituels, ils sont particulièrement virulents cette saison. Découvrez quels sont les mécanismes à l'œuvre derrière ces murs de flammes. 


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    Depuis septembre, plus de six millions d'hectares sont déjà partis en fumée en Australie. Des fumées qui ont désormais atteint le Chili et l'Argentine. La surface en cendres est plus de six fois supérieure à la partie de l'Amazonie qui avait brûlé durant l'été 2019. 

    Ce phénomène est habituel pour les Australiens. Néanmoins, il est d'une rare intensité cette année, en raison d'une conjoncture qui se fera de moins en moins exceptionnelle. En effet, celle-ci semble due au réchauffement climatique.

    De décembre à février, une grande partie de l'Australie a 80 % de chances de dépasser les températures maximales médianes. Cette chaleur extrême est une des raisons favorisant la survenue d'incendies. © <em>Australian Bureau of Meteorology</em>
    De décembre à février, une grande partie de l'Australie a 80 % de chances de dépasser les températures maximales médianes. Cette chaleur extrême est une des raisons favorisant la survenue d'incendies. © Australian Bureau of Meteorology

    Combattre le feu par le feu... provoque le feu

    De façon récurrente et régulière, les feux de brousse débutent entre janvier et mars. Cette saison, ils ont plusieurs mois d'avance. En cause, une atmosphère particulièrement sèche et des températures records, lesquelles sont aggravées par des vents violents. L'île-continent a d'ailleurs battu son record de chaleur en décembre, en enregistrant 41,9 °C au thermomètre, pendant que les Européens s'emmitouflaient dans leurs pulls.

    Dans l'État de Victoria, l'un des plus touchés par les flammes, tout a démarré par une série d'impacts de foudre. Les feux naissants ont rapidement pris sur la végétation asséchée. En grandissant, ils créent des colonnes de fumée. La chaleurchaleur et les aérosolsaérosols dégagés par l'incendie créent des nuagesnuages nommés Pyrocumulonimbus. Et la foudre retombe. Une boucle infernale.

    Un panache de fumée s'élève. Au fur et à mesure qu'il prend de l'altitude, sa température descend. La pression atmosphérique finit par causer la formation de nuages. Puis, l'instabilité de l'atmosphère provoque la naissance d'un orage (Pyrocumulonimbus). En contact avec l'air sec, la pluie du nuage s'évapore et refroidit, ce qui entraîne un déchaînement de pluie. Finalement, des éclairs apparaissent, suivis par de nouveaux départs de feux. © <em>Australian Bureau of Meteorology</em>
    Un panache de fumée s'élève. Au fur et à mesure qu'il prend de l'altitude, sa température descend. La pression atmosphérique finit par causer la formation de nuages. Puis, l'instabilité de l'atmosphère provoque la naissance d'un orage (Pyrocumulonimbus). En contact avec l'air sec, la pluie du nuage s'évapore et refroidit, ce qui entraîne un déchaînement de pluie. Finalement, des éclairs apparaissent, suivis par de nouveaux départs de feux. © Australian Bureau of Meteorology

    Bientôt le retour de la pluie ?

    Pat McNamara, président du fonds d'aide aux victimes des feux de forêt dans l'État de Victoria, a prévenu : « Nous ne sommes pas encore dans ce qui est, en temps normal, la haute saison des incendies. Nous en avons probablement donc pour encore quatre ou cinq semaines avec cette météométéo. » Qui plus est, les arbresarbres en proie aux flammes sont principalement des eucalyptuseucalyptus. Or, les eucalyptus contiennent une huile qui, en cas de températures très élevées, peut s'évaporer et contribuer à créer des couronnes de feux. Par ailleurs, certaines recherches scientifiques suggèrent que la fumée pourrait inhiber le développement des nuages et de la pluie.

    Pourtant, le seul facteur qui pourrait résoudre la situation est bien la pluie. Une pluie longue de plusieurs jours. Si les chances sont minces, cela reste possible puisque le DOI vient de redevenir neutre. Le DOI, ou dipôle de l'océan Indien, est une oscillation des températures de surface de l'océan Indien. Il est peu compris mais l'on sait néanmoins qu'une valeur positive tend à provoquer des sécheressessécheresses en Australie, tandis qu'une valeur négative augure de fortes précipitations dans cette région. Jusqu'à présent, il était exceptionnellement positif, mais la tendance semble s'inverser.