Hors concours au festival international du film scientifique Pariscience, organisé par l’association Science & Télévision, le premier volet de la saga Naturopolis nous projette dans l’avenir de New York. Comment vivra-t-on dans les villes de demain alors qu’elles se sont tant éloignées de la nature ? En inventant un nouvel urbanisme où les écosystèmes auront leur place, comme le montre cette enquête de Mathias Schmitt, réalisée par Bernard Guerrini, qui nous raconte le film.

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    Organisé par l'association Science & Télévision, le festival a sélectionné 54 films en compétition sur le thème notamment de l'aventure sociale avec Primates des Caraïbes et les nouveaux enjeux énergétiques avec Internet, la pollution cachée. Avec Naturopolis, le rapport entre la ville et la nature est à l'honneur.

    « Aujourd'hui, plus de la moitié de la population mondiale vit en ville », rappelle Bernard Guerrini, pour expliquer ce qui a déclenché l'idée de la série Naturopolis. Elle démarre aujourd'hui avec la projection du premier épisode, New York, la révolution verte, au festival international du film scientifique Pariscience« Il n'y a jamais eu autant de nature dans la ville. C'est un nouvel écosystème » conclut-il, après l'enquête qu'il a menée avec Mathias Schmitt.


    Naturopolis : New York, la révolution verte. Ou comment une mégalopole est en train de se repenser sous nos yeux. Dans cinquante ou cent ans, les villes seront différentes de celles d’aujourd’hui. C’est une nécessité, mais il faut y réfléchir maintenant. © Docside Production, Arte, Science & Télévision

    La découverte de la ville de New York commence par la voie des airsairs et se poursuit au ras du bitumebitume. Entre les deux, le bétonbéton. « La nature a réuni les conditions nécessaires à la naissance de New York, et puis la ville s'est retournée contre la nature », résume dans le film Kenneth Jackson, professeur d'histoire américaine et d'urbanisme de l'université ColumbiaColumbia. Mais le sentiment que la ville devient invivable, qu'il faut de l'air, de l'eau, des arbres, des plantes et des animaux pour vivre agréablement progresse dans les esprits, et les initiatives se multiplient.

    Autrefois, New York était une forêt primaire

    « Nous avons voulu montrer cette évolution du passé de New York - il y a très longtemps, c'était une forêt primaire - jusqu'à aujourd'hui, et imaginer ce qu'elle pourrait être demain, nous explique le réalisateur. Il s'agit de savoir comment repenser la ville. » Le reportage offre du coup une visite insolite de la mégalopole. On y découvre ses insectes et ses plantes, mais aussi les idées, les interrogations et les projets d'architectesarchitectes, d'urbanistes ou d'universitaires. Bien sûr, les célèbres « fermes sur les toitstoits », qui ont suscité bien des reportages, sont là. « Mais il y en a tout de même assez peu », confie Bernard Guerrini. L'avenir de New York passera-t-il par ces jardins dans la ville ou par des « fermes verticales » ?

    Le documentaire ne se fait pas prophète : il donne à voir les questionnements actuels et les idées qui émergentémergent. Il démontre également combien est nécessaire une évolution dans les décennies à venir. « La série continuera avec d'autres villes, Rio de Janeiro, Tokyo et Paris. Les problématiques ne sont pas les mêmes partout. À Rio, la priorité est à l'assainissementassainissement. Quant à Paris, l'échelle est bien plus petite. » Naturopolis, coproduit par Docside et Arte, apportera des éléments à cette réflexion sur l'avenir de la ville, là où vit l'humanité aujourd'hui.