Dans le contexte de réchauffement climatique en cours, l’énergie solaire présente bien des atouts. Elle est renouvelable. Et elle n’émet pas de gaz à effet de serre. Mais son intermittence est un défi lancé aux ingénieurs. Des chercheurs proposent aujourd'hui une solution qui pourrait nous permettre, à terme, de nous affranchir de la météo pour produire de l’électricité à partir du soleil.


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    En un point donné, l'ensoleillement varie au fil des jours, des mois, des saisons et même des années. Et avec lui, le potentiel de production d'électricité à partir de panneaux solaires. De manière parfois considérable, nous apprend aujourd'hui une étude menée par des chercheurs de l’université de Columbia (États-Unis). Selon leur modèle, certaines régions pourraient avoir à dépasser des sortes de « sécheresses énergétiques » qui pourraient durer jusqu'à huit mois consécutifs. Des situations que les batteries seules ne pourront pas compenser. « Nous devons envisager d'autres moyens de produire et stocker de l'électricité », déclarent les chercheurs dans un communiqué de l’université de Columbia.

    Des chercheurs de l’université Chalmers (Suède) présentent justement ce qui pourrait devenir l'un de ces autres moyens. « Une façon radicalement nouvelle de produire de l'électricité à partir de l'énergieénergie solaire, explique Kasper Moth-Poulsen, directeur de recherche, dans un communiqué. Nous pourrons utiliser l'énergie solaire pour produire de l'électricité indépendamment de la météométéo et de l'emplacement géographique. Sans provoquer d'émissionsémissions de dioxyde de carbone (CO2), bien sûr. »

    Le <em>Molecular Solar Thermal Energy Storage Systems</em> (Most) mis au point par des chercheurs de l’université Chalmers (Suède) repose sur une molécule formée d’atomes de carbone, d’hydrogène et d’azote qui change de forme lorsqu’elle est exposée à la lumière du soleil. Elle peut ainsi stocker de l’énergie pendant au moins… 18 ans ! Un catalyseur permet ensuite de libérer cette énergie sous forme de chaleur ou, désormais, d’électricité. © <em>Chalmers University of Technology, Per Erséus, Språng kommunikation</em>
    Le Molecular Solar Thermal Energy Storage Systems (Most) mis au point par des chercheurs de l’université Chalmers (Suède) repose sur une molécule formée d’atomes de carbone, d’hydrogène et d’azote qui change de forme lorsqu’elle est exposée à la lumière du soleil. Elle peut ainsi stocker de l’énergie pendant au moins… 18 ans ! Un catalyseur permet ensuite de libérer cette énergie sous forme de chaleur ou, désormais, d’électricité. © Chalmers University of Technology, Per Erséus, Språng kommunikation

    La technologie proposée est basée sur le Molecular Solar Thermal Energy Storage Systems (Most) développé par les équipes de Chalmers. Au cœur du système, une moléculemolécule qui change de forme lorsqu'elle est exposée à la lumièrelumière du soleilsoleil. Une évolution précédente avait déjà attiré l'attention. Elle permettait en effet déjà de capter ainsi l'énergie solaire, de la stocker pendant plusieurs années puis de la restituer. Mais sous forme de chaleurchaleur.

    Le Most permet de stocker l’énergie du soleil sous une forme liquide. © <em>Chalmers University of Technology, Per Erséus, Språng kommunikation</em>
    Le Most permet de stocker l’énergie du soleil sous une forme liquide. © Chalmers University of Technology, Per Erséus, Språng kommunikation

    Encore du chemin à parcourir

    Désormais, les chercheurs promettent de transformer cette énergie stockée en électricité. En connectant la molécule à un générateurgénérateur thermoélectrique. Un générateur qui prend la forme d'une puce ultra-mince. Et qui pourrait ainsi être intégré à bien des appareils électroniques, de nos smartphones à nos montres connectées ou même à des écouteurs.

    Pour produire de l’électricité, le Most est connecté à un générateur thermoélectrique de la taille d’une puce. © <em>Chalmers University of Technology, Per Erséus, Språng kommunikationion</em>
    Pour produire de l’électricité, le Most est connecté à un générateur thermoélectrique de la taille d’une puce. © Chalmers University of Technology, Per Erséus, Språng kommunikationion

    Les chercheurs ont testé le concept en chargeant des molécules en énergie solaire aux États-Unis puis en les envoyant à des collègues en Chine. Là, l'énergie a pu être libérée et convertie en électricité. Et même si les quantités d'électricité ainsi produites pour l'instant restent faibles, « ces résultats montrent que le principe est valide et qu'il semble prometteur ».

    Vous l'aurez compris, il reste encore du chemin à parcourir avant de pouvoir imaginer alimenter ainsi nos maisons en électricité tout au long d'une année. Les chercheurs travaillent déjà à rationaliser le système. Ils veulent augmenter la quantité de chaleur et d'électricité qui peut être ainsi extraite. Ils veulent aussi assurer la rentabilité du système pour qu'il puisse, à terme, profiter au plus grand nombre.