L'effet visé est double : endiguer l'exode rural et attirer les touristes, grâce à une technologie novatrice. S'agit-il d'un nouveau parc d'attraction high-tech en rase campagne ? Non, ce dont on parle, c'est d'un parc de trente héliostats, installés autour d'un village perdu au milieu des montagnes autrichiennes, et privé quatre mois par an de lumière.

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    Les héliostats sont déjà utilisés pour les fours solairesSeront-ils utilisés à Rattenberg comme lampadaires ?(Crédit : CNRS)

    Les héliostats sont déjà utilisés pour les fours solairesSeront-ils utilisés à Rattenberg comme lampadaires ?(Crédit : CNRS)

    Un champ de 63 héliostats, à Odeillo, dans les Pyrénées Orientales<br /> (Crédits : CNRS)

    Un champ de 63 héliostats, à Odeillo, dans les Pyrénées Orientales
    (Crédits : CNRS)

    2 millions d'euros, soit le budget annuel du village de Rattenberg, pour poser une trentaine de « miroirsmiroirs » géants, suivant le soleilsoleil et captant sa lumièrelumière. Mais quelle mouche a bien pu piquer les habitants de cette bourgade autrichienne ?

    La fautive s'appelle la « Stadtberg », une montagne qui culmine à 900 mètres et surplombe le village. En effet, entre novembre et février, son flanc bloque les rayons rasants du soleil, et plonge Rattenberg dans la pénombrepénombre.

    La solution imaginée par la compagnie autrichienne Bartenbach Lichtlabor GmbH est édifiante : installer une trentaine d'héliostats sur un versant de la montagne, des miroirs rotatifs contrôlés par ordinateurordinateur, et capter ainsi la lumière du soleil. L'idée peut sembler folle, mais de tels héliostats sont déjà utilisés à travers le monde pour des centrales ou des fours solaires.

    En tous cas, le directeur Markus Peskoller y croit : « Je suis convaincu que nous allons aider d'autres villages de montagne à trouver le soleil.» (NDLRNDLR : une soixantaine de bourgs souffrent du même problème dans la région).

    Espérons que les habitants de Rattenberg, dont quatre sur cinq se déclarent déprimésdéprimés par les longues périodes sans soleil que connaît le village, verront avec l'installation de ces héliostats leur moral s'améliorer. Mais l'espoir de jouir de lumière naturelle, dans les régions plongées dans l'obscurité une grande partie de l'année, ne date pas d'hier. En effet, au moment de la guerre froide, la Russie voyait déjà plus grand : un projet soviétique prévoyait de placer en orbiteorbite un réseau de voiles réfléchissantes capable d'éclairer pendant l'hiver polaire les villes du Nord de la Russie !