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Cette image montre la configuration spatiale durant la réduction des précipitations en 2005. En rouge, les parties correspondant aux diminutions les plus sévères comparées à la normale de la période 1998-2006. Credit: Kamel Didan, Univ. Arizona.
Scott R. Saleska, professeur auxiliaire en écologie et biologie évolutionnaire à l'Université d'Arizona et ses collègues ont utilisé des images prises par satellite pour démontrer que les forêts à feuilles persistantes du bassin amazonien sont devenues encore plus vertes lors de la terrible sécheresse survenue de juillet à septembre 2005, alors que les prédictions annonçaient que les grands arbres commenceraient à dépérir au bout d'un mois dans ces circonstances, puis que leur santé s'effondrerait spectaculairement si le manque d'eau persistait.
"Au lieu de se mettre à dépérir durant une longue période de sécheresse comme nous l'avions prévu, la forêt a répondu très énergiquement, du moins à court terme", déclare Saleska. "Il s'agit d'une réaction très intéressante et étonnante".
La vague de sécheresse de 2005 a atteint son intensité maximale en début de saisonsaison sèche en Amazonie, qui s'étend habituellement de juillet à septembre. Bien que des conditions aussi défavorables auraient logiquement dû ralentir la croissance de l'écran feuillu de la forêt, la canopéecanopée, particulièrement bien visible depuis l'orbiteorbite, est devenue sensiblement plus verte, ce qui est la preuve d'une activité photosynthétique accrue.
Saleska et ses collègues ont réuni les images prises par deux satellites de la NASANASA pour quantifier cet accroissement durant l'arrêt des précipitationsprécipitations. "Personne n'avait pensé à regarder les observations fournies par les satellites", déclare Didan, un chercheur associé au projet MODIS, un spectro-radiomètreradiomètre à moyenne résolutionrésolution embarqué sur le satellite TerraTerra de la NASA lancé en décembre 1999 et AQUAAQUA lancé en mai 2002. Aussi, nous avons décidé d'examiner en détail ces données en ce qui concerne la période correspondant à la plus récente des sécheresses, soit celle de 2005.
Mais si cette adaptation rapide et inattendue laisse penser aux chercheurs que la forêt amazonienne est bien plus résistantes aux aléas climatiques que les modèles basés sur le climatclimat et du cycle du carbonecycle du carbone le laissaient supposer jusqu'ici, du moins à court terme, les scientifiques tiennent à préciser que ces résultats ne modifient en rien la nécessaire prise en considération des risques que présentent pour les forêts d'Amazonie la déforestationdéforestation et les feux qui peuvent toujours en être la conséquence, comme ce fut d'ailleurs le cas en 2005. Ils proposent donc d'améliorer les modèles de prédiction en y incorporant systématiquement l'observation par satellite.
Source principale :
"AmazonAmazon Forests Green-up During 2005 Drought" par S.R. Saleska, K. Didan, A.R. Huete de l'Université de l'Arizona à Tucson, AZAZ ; H.R. da Rocha de l'Université de São Paulo à São Paulo, Brésil, à paraître le 26 octobre 2007 dans la revue Science.