Composée de granules d’égalisation et de plaques de sol, la chape sèche permet de remettre à niveau et d’isoler un plancher déformé. Ce procédé économique et rapide à mettre en œuvre ne s’utilise pas qu’en rénovation. On le rencontre aussi dans le neuf, en particulier dans la construction de maisons ou d’extensions à ossature bois.


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    Les planchers traditionnels se composent de planches jointives ou de lames assemblées à rainures et languettes. Selon l'âge et le type de la constructionconstruction, elles sont posées sur solives seules ou isolées par un remplissage : gravois, hourdis de briques ou de plâtras, lattis enduit de plâtre, etc. Une remise à niveau s'avère nécessaire lorsque le sol présente des défauts de planéité supérieurs à 5 mm sous une règle (de maçon) de 2 m de longueur. Couler une chape de ravoirage est malvenu, car le boisbois souffrirait de l'humidité du mortier. Dans le cas d'un plancher d'étage, on doit en plus éviter de surcharger la structure existante. La chape sèche répond à toutes ces exigences.

    Étape 1 : préparer le plancher

    Sur plancher bois, il faut empêcher que les granules ruissellent entre les planches disjointes, au travers des fentes ou trous de plus de 3 mm de large. Pour ce faire, on déroule un voile anti-fluagefluage en le faisant remonter le long des parois.

    Le choix d’un voile en intissé microperforé offre les meilleures garanties. Cette matière possède une haute résistance aux déchirures et reste ouverte à la diffusion de vapeur. © Weber
    Le choix d’un voile en intissé microperforé offre les meilleures garanties. Cette matière possède une haute résistance aux déchirures et reste ouverte à la diffusion de vapeur. © Weber

    On doit également assurer la désolidarisation périphérique de la chape à l'aide d'une bande en matériau isolantmatériau isolant (laine minérale, moussemousse de polyéthylènepolyéthylène extrudé...). Épaisse de 5 mm au moins, elle s'agrafe ou se colle au bas des murs et autour des éléments structurels, tels que des poteaux.

    Étape 2 : déterminer les niveaux

    Les granules d'égalisation sont disponibles en sacs de 50 litres. La consommation moyenne au mètre carré varie de 10 à 16 litres par centimètre d'épaisseur, selon la  nature du matériau : argileargile expansée, béton cellulairebéton cellulaire, chanvre, vermiculite enrobée de bitumebitume... La quantité nécessaire se calcule en multipliant la surface de la pièce par l'épaisseur de la forme d'égalisation. Pour la délimiter, une méthode de pro consiste à tracer une première ligne de référence à environ 1 m de hauteur sur un des murs. L'opération s'effectue au cordeau à poudre, en réglant l'horizontalité du trait au niveau laserlaser ou à fioles. On repère ensuite le point le plus haut des déformations et l'on fait une marque 3 à 5 cm au-dessus.  

    En ajoutant l’épaisseur des plaques de recouvrement, on obtient le niveau de « sol fini » de la chape sèche. © M.B. Futura Maison
    En ajoutant l’épaisseur des plaques de recouvrement, on obtient le niveau de « sol fini » de la chape sèche. © M.B. Futura Maison

    Étape 3 : établir la couche d’égalisation

    On confectionne d'abord des talus de granules, afin d'y caler des rails de guidage spécifiques ou des tasseaux parfaitement rectilignes. Le dessus des guides est aligné bien horizontalement sur le repère de niveau de la forme. Celle-ci se réalise à l'avancement par bandes successives, en partant du mur du fond pour finir par l'entrée du local. Comme pour une chape de mortiermortier, les granules sont déversés sur le sol puis leur surface est égalisée en tirant à la règle.

    La longueur de la règle de tirage conditionne la largeur d’espacement des guides. © Knauf
    La longueur de la règle de tirage conditionne la largeur d’espacement des guides. © Knauf

    Une fois le plancher entièrement recouvert, les guides sont retirés et les vides remplis de granules.

    Étape 4 : poser les plaques de recouvrement

    Les plaques de sol existent en fibres-gypsegypse, en OSBOSB, en plâtre haute duretédureté...  Certaines sont constituées de deux épaisseurs contrecollées avec un décalage de 4 ou 5 cm de manière à former en périphérie une large feuillurefeuillure d'assemblage. Ces plaques s'assemblent au moyen d'un double cordon de masticmastic colle polyuréthanecolle polyuréthane.

    Le mastic colle est conditionné en biberon muni d’un embout spécial à deux sorties. Le vissage permet d’assurer la compression des feuillures encollées. © Fermacell
    Le mastic colle est conditionné en biberon muni d’un embout spécial à deux sorties. Le vissage permet d’assurer la compression des feuillures encollées. © Fermacell

    Il existe d'autres sortes de plaques usinées à bords droits. Elles se posent en deux couches croisées (à joints alternés) collées l'une sur l'autre. La bande de désolidarisation est arasée lors de la pose du revêtement de solrevêtement de sol.