L’année prochaine, l’entreprise finlandaise Circular Devices compte commercialiser son Puzzlephone. Ce nom illustre un concept de smartphone modulable en trois parties, concurrent du projet Ara de Google, qui permettra aux consommateurs de faire évoluer ou de réparer facilement leur mobile. La plateforme matérielle, de même que l’OS dérivé d’Android, sont open source.

au sommaire


    Le mois prochain, GoogleGoogle lancera son smartphone modulable issu du projet Ara. Mais le géant américain n'est pas le seul à croire à ce concept qui prend le contrepied du marketing de l'obsolescence en permettant de renouveler des éléments clés de l'appareil pour le réparer ou l'améliorer. Plusieurs autres initiatives sont en cours, dont Vsenn, un projet de smartphone modulable en trois parties porté par un ancien employé de Nokia. Et il y a désormais aussi le Puzzlephone proposé par la société finlandaise Circular Devices.

    Alors que Google va proposer une modularité très poussée (le client pourra choisir l'écran, le processeur, le capteurcapteur photo, les modules de communication, la quantité de stockage et de mémoire vivemémoire vive ou la batterie), le Puzzlephone mise sur la simplicité. Comme le projet Vsenn, il est conçu en trois parties. Il y a tout d'abord la « colonne vertébralecolonne vertébrale » qui se compose de l'écran LCDécran LCD, des haut-parleurs, du microphone et des boutons physiquesphysiques, puis « le cœur » qui renferme la batterie et des composants électroniques secondaires et enfin « le cerveaucerveau » où se trouvent le processeur centralprocesseur central et l'appareil photo.


    À l’instar du projet Vsenn porté par un ancien ingénieur de Nokia, le Puzzlephone repose sur seulement trois modules évolutifs : l’écran LCD et les haut-parleurs considérés comme la « colonne vertébrale » (spine, en anglais), la batterie et les composants secondaires qui forment « le cœur » (heart) et « le cerveau » (brain) où se trouvent le processeur central et l’appareil photo. © Circular Devices, YouTube

    Basé sur un dérivé d’Android

    L'idée est que les utilisateurs puissent faire durer leur smartphone en remplaçant des éléments usés ou obsolètes et qu'ils puissent également le personnaliser selon leurs besoins. On peut imaginer par exemple le remplacement d'un module photo-vidéo par un autre plus performant avant de partir en vacances ou bien l'ajout d'un module intégrant des capteurs pour les activités physiques (fréquence cardiaque, podomètre, GPS, etc.)) avant d'aller faire du sport. « Nous sommes confrontés aux défis toujours plus grands d'une consommation qui augmente et des ressources qui diminuent. Nous avons besoin de nouvelles solutions. Il nous faut des standards mobiles qui permettent à la fois l'efficacité des ressources et l'innovation pour les plateformes matérielles », déclare Circular Devices. L'équipe indique qu'elle publiera des standards ouverts afin que les fabricants et les développeurs puissent proposer leurs propres modules afin de s'adresser aussi bien à un marché de massemasse qu'à des niches avec des versions adaptées à des usages très ciblés.

    En ce qui concerne le système d'exploitation, le Puzzlephone utilisera une version dérivée (forkfork, en anglais) d'Android qui sera, elle aussi, en open source pour que des contributeurs puissent l'améliorer plus régulièrement et plus vite. Mais Circular Devices indique qu'il n'exclut pas d'autres plateformes mobiles telles que Firefox OS, Sailfish ou Windows Phone. La prochaine étape du projet consiste à concevoir un prototype fonctionnel qui servira de modèle de référence pour les constructeurs. Le premier Puzzlephone est annoncé dans le courant du deuxième semestre 2015. Aucun prix officiel n'a été communiqué, mais la presse nord-américaine évoque un tarif équivalent à un smartphone moyen de gamme.