Après la police de New York, c'est au tour du Département de la sécurité intérieure de s'équiper de chiens robots. Entraînés, ces quadrupèdes patrouillent le long de la frontière avec le Mexique pour débusquer des migrants, des trafiquants d'armes et de drogue. 


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    À défaut de construire un murmur, les États-Unis ont décidé d'utiliser des robots pour contrôler leur frontière avec le Mexique. Ce n'est pas sur le tournage d'un épisode de Black Mirror, mais un test bien réel effectué par le Département de la sécurité intérieure qui a déployé des chienschiens robots pour patrouiller et débusquer les migrants qui tenteraient de pénétrer illégalement sur leur territoire.

    Derrière ce robot, on trouve l'entreprise Ghost Robotics, la même société qui avait dévoilé récemment un chien robot équipé d’un fusil sur le dos. La bête pèse 45 kilos, et si les forces de l'ordre ont décidé de faire appel à lui, c'est pour sa polyvalence et son côté « tout terrain ». Pour Gavin Kenneally, le chef produit, c'est un « robot quadrupède robuste. Il traverse tous les types de terrains naturels, y compris le sablesable, les rochers et les collines, ainsi que les environnements construits par l'Homme, comme les escaliersescaliers. C'est pour cela qu'il faut des pattes, et non des chenilles ».

    Ce chien robot fonctionne de manière autonome ou manuelle. © Ghost Robotics
    Ce chien robot fonctionne de manière autonome ou manuelle. © Ghost Robotics

    Des capteurs et des caméras sur tout le corps

    Ces chiens-robots peuvent être personnalisés en fonction des missions par l'ajout d'accessoires. Avant de partir au sud, ils ont subi un « entraînement », du côté de la Virginie. Au programme, une phase dite « d'intégration initiale de la charge utile ». Il s'agit essentiellement des capteurscapteurs vidéo et autres qui, après avoir été montés sur le chien robot, peuvent transmettre des vidéos en temps réel et d'autres données aux forces de l'ordre. Il s'agissait de voir si ces capteurs étaient robustes et s'ils pouvaient être contrôlés à distance depuis un ordinateur portable ou une simple télécommande.

    Le « chien » peut ainsi embarquer une caméra thermique, un capteur de vision nocturnenocturne, mais aussi des capteurs chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires pour des missions plus périlleuses, et davantage militaires. Une fois calibré, le robot a été lâché sur des collines, des ravins et des rochers, tout en transportant une charge utile de 10 kilos environ. À El Paso, place à un environnement désertique sablonneux avec un rôle de sentinelle en mode autonome, et la possibilité de rentrer seul à la base, de jour comme de nuit.

    Le chien dispose d'une caméra à vision nocturne, dotée d'un zoom. © Ghost Robotics
    Le chien dispose d'une caméra à vision nocturne, dotée d'un zoom. © Ghost Robotics

    Les critiques des défenseurs des Droits de l'Homme

    Autre test : la rencontre avec des individus potentiellement hostiles. Piloté à distance par un policier des frontières, le robot a effectivement rencontré des migrants, et ces derniers ont été plutôt désarçonnés de rencontrer un tel appareil. Certains ont eu peur, d'autres ont été impressionnés au point de vouloir les prendre en photo.  

    Ce qui est certain, c'est que cette mesure a reçu un accueil aussi hostile que celui concernant le projet de mur de Donald Trump, ou l'utilisation de robots par la police de New York. Des associations dénoncent le caractère « inhumain » d'un tel procédé. « Un agent des frontières est un être humain, une personne avec une sorte de sensibilité envers les migrants, mais là, avec un robot, ce serait très catastrophique si un accidentaccident se produisait », prévient un militant, interrogé par Telemundo 20. D'autres craignent tout simplement que la prochaine étape soit l'ajout d'un fusil sur le dos de ses chiens. C'est justement l'un des produits phares de Ghost Robotics.