Une société canadienne a mis au point un petit bateau autonome à énergie solaire. Il devrait permettre de veiller sur les océans de bien plus près que ce qui était possible jusqu’à présent.

La Planète bleue. C’est ainsi que l’on surnomme notre Terre. Parce qu’elle est largement recouverte d’océans. À plus de 70 % et dont un large volume reste encore à explorer en profondeur. C’est important parce que, les scientifiques le savent, l’océan joue un rôle de premier plan pour l’évolution de notre climat et le maintien de la biodiversité. Il suscite aussi bien des convoitises. Beaucoup voudraient non seulement exploiter ses ressources halieutiques, mais aussi ses ressources fossiles. Le gaz, le pétrole et plein d’autres matières premières qu’il cache. Sans parler des routes commerciales qui s’y sont tracées au fil des siècles.

Mais explorer — ou tout simplement veiller — l’océan n’est pas une tâche aisée. Le milieu est hostile. Et tellement vaste. Alors peut-être grâce aux nouvelles technologies ? C’est ce qu’espère une société canadienne, Open Ocean Robotics. Elle a développé dans ce but ce qu’elle appelle un véhicule de surface sans équipage, un Uncrewed surface vehicule ou USV. Comprenez un bateau autonome — mais qui peut aussi être piloté à distance, comme un drone des mers —, capable de s’aventurer au large et d’affronter les vagues et les tempêtes grâce à un système qui lui permet de se redresser automatiquement. Le tout en comptant sur la seule énergie solaire et avec une autonomie estimée à plusieurs mois.

De précieuses données sur l’océan

Le bateau autonome d’Open Ocean Robotics est équipé de capteurs, de caméras et d’appareils de communication qui permettent d’enregistrer et de transmettre des informations en temps réel. Avec de nombreux objectifs. D’abord, de remplacer les navires de recherche qui, mine de rien, émettent des gaz à effet de serre (GES). L’équivalent d’une centaine de voitures chaque année, avance la société canadienne. C’est peu face aux 1 000 mégatonnes de GES émis annuellement par le fret maritime. Mais l’USV a aussi l’ambition de trouver à ces bateaux des routes qui leur permettraient d’économiser du carburant. En fonction des conditions météorologiques, notamment.

Autre mission que pourrait remplir ce bateau autonome : lutter contre la pêche illégale. On estime qu'elle concerne tout de même 20 % des poissons pêchés chaque année. Et des patrouilles de l’USV pourraient signaler les navires suspects. Elles pourraient aussi repérer des dégazages ou des déversements de pétrole dans les océans. Puis participer aux efforts de nettoyage des marées noires. Plus globalement, le bateau autonome d’Open Ocean Robotics a l’ambition de collecter des données sur les changements qui s’opèrent dans l’océan. Pour aider à mieux comprendre son rôle dans le processus de changement climatique et les effets qu’il va subir. Parmi les cibles privilégiées par la société canadienne : l’océan Arctique qui reste parmi les moins cartographiés.