Après la vague déferlante Android, la révolution annoncée Google Wave et la polémique Google Books, le leader des moteurs de recherches va plus loin.

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    C'est au tour des réseaux sociauxréseaux sociaux et de la musique de se trouver dans le collimateur du géant de l'indexation des contenus du Net. Sur le plan logiciel, Google s'attaque à la téléphonie avec GoogleGoogle Voice et au GPS gratuit via son système AndroidAndroid. Les ambitions de la firme de Santa Clara semblent traduire une faim d'innovation insatiable. Enchaînant projets et acquisitions, le moteur de recherche développe un réseau tentaculaire d'infrastructures et de possibilités.

    En 2004, Tim O'Reill, auteur et éditeur d'ouvrages informatiques, évoquait l'existence d'un « Web 2.0 ». Il venait d'annoncer les transformations majeures qu'allait subir le réseau des réseaux... Trois années plus tard, l'expression, techniquement sans fondement bien sûr, a obtenu un succès mondial et est devenue le porteporte-étendard du site Web FacebookFacebook. De nombreuses fonctionnalités sont alors associées au Web 2.0 comme l'échange entre utilisateurs, le dynamisme des sites et la diffusiondiffusion en temps réel de l'information écrite. Tous les superlatifs sont valables pour cette révolution du World Wide Web. Désormais tout internaute peut s'improviser journaliste, historienhistorien ou encyclopédiste.

    Social Search à l'assaut du Web 2.0

    Si Google est parvenu à indexer les blogs tout comme les Wiki, il reste une catégorie de sites issus qui résiste à l'envahisseur, les réseaux sociaux. Le cap de ce fameux Internet 2.0 n'est donc pas atteint pour la firme. Dans la catégorie de sites visée, les deux poids lourds Facebook et TwitterTwitter sont les plus populaires. Les problèmes posés par ces derniers sont multiples. Premièrement la structure même illustrée dans le terme « réseaux » qui les désigne. A l'inverse de la structure en toile d'Internet les réseaux sociaux adoptent une organisation qui rappelle celle du MinitelMinitel. Aussi dans le cas de Facebook, seule la page d'accueil peut être considérée comme faisant partie de la fameuse toile. Les millions d'autres sont réservées aux membres du site. C'est en quelque sorte un réseau dans un réseau, lequel se base sur des requêtesrequêtes basiques entre utilisateurs avec des liens prédéfinis. Il en va de même pour Twitter dont le contenu repose sur des messages textuels succincts avec une mise en rapport des contenus très globale.

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    Description du concept Social Search (anglais). © Google

    Jusqu'alors, les réseaux sociaux échappaient à l'indexation du robotrobot de Google, situation en passe de changer avec l'arrivée de son service Social Search. Le projet issu du prolifique Google Lab permet de lier la recherche sur Internet conventionnel avec des données contenues, par exemple, dans les twits de vos contacts, ainsi que ceux de leurs contacts et ainsi de suite. Par exemple, si vous cherchez à vous faire une idée entre un produit X ou Y, un encart social fait son apparition dans la page de recherche. Dans cet encart se trouvent les twits relatifs aux produits, pouvant servir d'indicateur d'achat. Cependant, dans un souci de sécurité et de confidentialitéconfidentialité, ce service ne peut être utilisé que via un compte iGoogle.

    Google Music fédère les maisons de disques

    Quant au type de média, le moteur de recherche Google propose des images et des vidéos. Il lui manque donc la musique, pilier des contenus multimédias du réseau des réseaux. Alors que ses concurrents proposent déjà une indexation de ce type de contenu, le colosse veut aller plus loin. C'est sous le nom conventionnel de Google Music que le projet est présenté. Que l'on possède le nom de l'artiste, du morceau, de l'album ou bien encore des bribes de paroles, il est possible par une simple recherche Google d'obtenir le ou les morceaux de musique d'une manière pertinente. Le contenu varie suivant la nature des droits, ainsi une recherche effectuée sur Bob Dylan permettra d'écouter des échantillons de 30 secondes avant d'acheter le titre correspondant.

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    Présentation du moteur de recherche Google Music (anglais). © Google

    A l'inverse, une recherche concernant des contenus tels que les musiques de Myspace ou de divers artistes sous licence Creative commons permettra d'écouter le morceau dans son intégralité. D'un point de vue ergonomie, un lecteur s'ouvre en pop-uppop-up lors d'une requête de lecture.

    En ce qui concerne les partenaires, Google est parvenu à réunir dans son girongiron des sites tels que Myspace, Pandora, Rhapsody, Imeem, iLike ou Lala, mais aussi les principales majors du disque comme EMI, Sony Music, Universal Music Group, Warner Bros Records. Google frappe fort dans un secteur encore frileux vis-à-vis de l'économie numériquenumérique.

    Gérer ses appels en toute simplicité avec Google Voice

    Présent sur Internet, Google s'envole aussi vers d'autres cieux. Avec son service Google Voice, la firme est en passe de marcher sur les plates-bandes du fameux SkypeSkype. Le projet encore à l'état de test promet des services novateurs en terme de téléphonie VoIPVoIP, mais aussi pour la téléphonie en général. Parmi les fonctionnalités annoncées, on trouve l'option « numéro unique » qui permet de centraliser sur un même numéro Google différents numéros de téléphone mobile et fixe, personnel ou professionnel.

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    Google Voice, un coup de fouet pour la téléphonie (anglais). © Google

    Un système de filtre permet de choisir sur quels téléphones l'appel d'un contact doit être envoyé. Dans le même esprit, il est possible de bloquer certains appels pour les rediriger sur un répondeur, d'enregistrer les appels et de les stocker en ligne ainsi que d'organiser des conférences audio. Le texte a aussi toute sa place dans Google Voice, avec des SMSSMS gratuits et un service d'email vocal riche en options, comme par exemple la transcriptiontranscription du répondeur sous forme de textes envoyés par courriels ou SMS.

    Un GPS gratuit riche et évolutif

    L'autre initiative majeure de Google est sans nul doute la création d'un GPS libre, Google Maps Navigation, pour son système libre et open-source Android. Destiné aux plates-formes mobiles telles que les smartphones et les MID (Mobile Internet Device, systèmes portatifs permettant d'accéder à Internet), le système s'implante avec des téléphones mobiles déjà commercialisés sous l'égide du logiciel. Les différents services Google existants et la forte communauté Google Code permettent au système d'exploitationsystème d'exploitation d'envisager un avenir radieux.

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    Google Maps Navigation, un coup dur pour les éditeurs de logiciels GPS. © Google

    Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'annonce d'un GPS gratuit prévu pour ce système d'exploitation risque de faire des vaguesvagues, dans un marché habitué à la vente liée du logiciel et du récepteur GPS. Face à des géants tels que TomTom, l'annonce d'une solution alternative gratuite, propulsée par le populaire Google Maps, risque de déplaire. Le développement, en parallèle, d'un système d'exploitation plus puissant baptisé Chrome OSChrome OS n'affaiblira sans doute pas le phénomène.

    L'hégémonie de Google continue donc de s'affirmer. Soutenus par une forte communauté de développeurs orchestrée avec brio, les occupants du Googleplex (siège social de Google) ont de beaux jours devant eux.