Après la stupeur, la consternation et le flottement qui ont suivi la désintégration en vol de Columbia, la NASA reprend progressivement les choses en mains et pare au plus pressé. La cellule de crise mise en place affiche une politique de communication volontariste ce qui amoindrit la peine de toute une Nation et de la famille des sept astronautes qui ont péri dans l'accident.

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    Rechercher les débris

    La priorité va à la recherche des débris et notamment ceux tombés sur Terre en premier. Ils sont les plus qualifiés à fournir des indices susceptibles d'expliquer la cause initiale de la désintégration en vol de la navette. Outre la recherche de ces débris, les enquêteurs mettront un soin particulier à retrouver les restes des membres de l'équipage de ColumbiaColumbia, leurs effets personnels, de les identifier et de les remettre aux familles.

    Comprendre ce qui s'est passé

    Que ce soit la presse dans son ensemble, comme nous qui dès hier donnions notre propre analyse de la désintégration, ou les professionnels concernés, il est à craindre que dans la confusion générale de nombreuses explications plus ou moins sérieuses soient avancées. Il est nécessaire de prendre du recul et de ne diffuser que des informations de l'accidentaccident validées par la NASA.

    Pour l'accident de ChallengerChallenger, le 28 janvier 1986, il avait fallu plusieurs semaines avant de reconstituer la chaîne des événements à l'origine de l'explosion de la navette. Aujourd'hui, une tâche immense attend la Commission d'enquête qui sera nommée ces prochains jours. Elle va devoir décortiquer toute la télémétrie du vol mais aussi les rapports des inspections et des opérations d'entretien qui ont conduit à déclarer Columbia "apte à voler". Consciente que cela prendra du temps, elle pourrait très bien ne jamais découvrir les causes exactes de la catastrophe, tant les débris de la navette sont calcinés.

    La Station spatiale internationale

    A n'en pas douter, la disparition de Columbia aura des répercussions sur la poursuite du développement de la Station spatiale internationale. L'interruption des vols de navettes signifie que les travaux en cours d'assemblage sont également suspendus. Il sera temps d'analyser ces prochaines semaines les conséquences pour la Station. Aujourd'hui, comme le rappelle le directeur du programme des navettes, Ron Dittemore, les trois membres d'équipage à bord de la Station ont de quoi tenir jusqu'à fin juin et ne sont absolument pas en danger. Ils disposent d'un vaisseau de secours SoyuzSoyuz et un vaisseau cargo Progress a décollé ce matin du Cosmodrome de BaïkonourBaïkonour et doit s'arrimer à la Station le 4 février et ravitailler l'équipage (prévu de longue date).

    D'ici là, la NASA peut pleinement se consacrer à élucider les causes de la désintégration de Columbia. L'assemblage de la Station étant un programme international, les partenaires de la NASA sont tout à fait capables de se plier aux contraintes exceptionnelles nées de l'accident et suppléer la NASA ces prochaines semaines. La Russie qui dispose sur son territoire d'un centre de contrôle de la Station peut assurer la sécurité d'Expedition 6 et de la Station.

    A propos du débris mis en cause au moment du décollage

    Un débris d'isolation thermiqueisolation thermique du réservoir ventral, qui a heurté l'aile gauche de Columbia au lancement durant son ascension, pourrait avoir finalement endommagé le véhicule spatial plus sérieusement que ne l'ont estimé les ingénieurs de la NASA qui ignoraient alors ce que l'impact de ce débris, d'une certaine densité et à une certaine vitesse, avait provoqué sur les tuilestuiles de protection thermique.

    Afin de couper court à toutes spéculations fallacieuses et de dénigrer la NASA, il faut savoir que rien ne peut être entrepris si une tuile est endommagée et que la navette est en orbite.