L’activité du Soleil suit un cycle régulier de onze ans. C’est un astronome allemand qui l’a déterminé pour la première fois dès 1843. Depuis, les mécanismes qui se cachent derrière cette régularité sont restés mystérieux. Aujourd’hui, des chercheurs avancent que les forces de marée planétaires pourraient jouer un rôle important.


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    Que l'activité magnétique d’une étoile soit cyclique, ça n'a pas grand-chose de surprenant. Pourtant les modèles imaginés par les astrophysiciensastrophysiciens peinent à expliquer le cycle particulièrement régulier de notre Soleil. Mais des chercheurs du Helmholtz-Zentrum Dresden-Rossendorf (Allemagne) semblent aujourd'hui avoir trouvé une réponse. Les forces de marée exercées par quelques planètes sur le Soleil agiraient comme une sorte d'horloge réglant son activité.

    Ce résultat, les astronomesastronomes l'ont obtenu en comparant les positions des planètes sur les mille dernières années avec les variations du cycle solaire. « Il existe un niveau de concordance étonnamment élevé et un parallélisme parfait sur pas moins de 90 cycles », s'enthousiasme Frank Stefani.

    Car les forces de marée ne sont pas cantonnées au seul système Terre-Lune. Les planètes sont aussi capables de mettre en mouvement le plasma chaud qui constitue notre Soleil. Or la théorie montre que de telles forces de marée doivent être les plus fortes lorsque VénusVénus, la Terre et JupiterJupiter sont au maximum de leur alignement. Et ceci se produit... tous les 11,07 ans. Une période qui coïncide étrangement avec celle de l'activité magnétique du Soleil.

    Le nouveau modèle proposé par les chercheurs allemands permet aussi d’expliquer des phénomènes jusqu'à présent difficiles à modéliser comme les doubles pics d’activité observés sur certains cycles du Soleil. © Buddy_Nath, Pixabay License
    Le nouveau modèle proposé par les chercheurs allemands permet aussi d’expliquer des phénomènes jusqu'à présent difficiles à modéliser comme les doubles pics d’activité observés sur certains cycles du Soleil. © Buddy_Nath, Pixabay License

    Petite cause, grande conséquence

    Pourtant la théorie dit aussi que l'effet de ces forces de marée reste trop faible pour perturber de manière significative ce qui se passe au cœur de notre étoile. C'était sans compter un mécanisme indirect que les physiciensphysiciens connaissent sous le nom d'instabilité de Tayler. Dans le plasma chaud qui constitue le Soleil, ce phénomène, très sensible aux forces extérieures, perturbe le flux et le champ magnétique.

    Le résultat a été phénoménal

    « Nous avons lancé des simulations informatiquessimulations informatiques des conséquences que le phénomène d'instabilité de Tayler pourrait avoir sous l'effet d'une perturbation de type forces de marée. Le résultat a été phénoménal. L'oscillation s'est synchronisée sur la période imprimée à la perturbation », raconte Frank Stefani.

    Et les forces de marée ne semblent pas vouloir limiter leur influence à cela. Elles pourraient aussi être à l'origine de modification de la stratificationstratification du plasma dans la région de transition entre la zone radiative interne et la zone de convectionconvection externe du Soleil. Ces travaux nous apprennent surtout que des phénomènes jusqu'alors négligés pourraient jouer un vrai rôle dans le fonctionnement de la dynamodynamo solaire.