Quelque part dans son passé, Mars a connu un changement climatique spectaculaire. La faisant basculer d’un environnement chaud et humide à l’environnement froid et sec que nous connaissons aujourd’hui. Les astronomes ont longtemps pointé du doigt le dioxyde de carbone (CO2). Ils envisagent désormais qu’un autre composant de l’atmosphère puisse avoir joué un rôle bien plus important.


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    Aujourd'hui, Mars semble être devenue un désertdésert froid et sec. Mais il y a quelque 3,5 milliards d'années - ou un peu plus -, son atmosphèreatmosphère était suffisamment chaude pour que de l'eau liquide puisse couler à la surface de la planète. En 1972, c'est la mission Mariner 9 qui a pour la première fois révélé des paysages martiens constellés de lits d'anciennes rivières. Au fil des décennies, les chercheurs ont accumulé les preuves qui viennent le confirmer. Pourtant, ils ignorent toujours ce qui a été à l'origine de cette transition.

    De l'avis général, l'appauvrissement de l'atmosphère martienne en dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2) pourrait avoir provoqué cet assèchement spectaculaire de la Planète rouge. Cependant, des chercheurs de l’université de Chicago (États-Unis) suggèrent que la transition d'une planète chaude et humide à une planète froide et sèche pourrait être le résultat de la perte d'un autre composant de l'atmosphère. Lequel ? La question demeure.

    Les chercheurs ont étudié des milliers de photos renvoyées par les nombreuses missions lancées vers Mars ces dernières années. Ils ont analysé comment les lits des rivières se chevauchent et comment ils sont altérés. Le tout pour reconstruire l'histoire fluviale de la Planète rouge sur les milliards d'années passées. Avec l'idée de combiner ces analyses avec des simulations de conditions climatiques. Pour finalement déterminer lesquelles correspondent le mieux aux observations réalisées par les engins qui ont survolé Mars.

    Mieux cibler les planètes habitables

    C'est dans le processus que les chercheurs se sont aperçus qu'un changement de la quantité de CO2 - un puissant gaz à effet de serre, nous ne le savons que trop bien - dans l'atmosphère martienne ne faisait pas suffisamment varier les conditions climatiques de la Planète rouge. En d'autres mots, le CO2 ne semble pas être le principal moteur de la transition humide/sec intervenue sur Mars. Un autre facteur majeur serait intervenu. « Nous ne savons pas quel est ce facteur, mais il faut qu'il existe en grande quantité pour expliquer les résultats », précise Edwin Kite, géophysicien à l'université de Chicago, dans un communiqué.

    Il semble qu'il existe plusieurs solutions alternatives. La première d'entre elles est celle proposée par les mêmes chercheurs l'année dernière. La présence d'une couche de nuagesnuages ​​​​minces et glacés haut dans l'atmosphère de Mars et qui aurait emprisonné la chaleur. D'autres scientifiques ont suggéré que de l'hydrogène libéré de l'intérieur de la planète aurait, à une époque, pu interagir avec le CO2 dans l'atmosphère pour absorber la lumière infrarouge et réchauffer la planète.

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    Le rover Perseverance, qui sillonne actuellement le sol de la Planète rouge, pourrait fournir des indices supplémentaires qui aideraient au moins à éliminer certaines hypothèses. Car les chercheurs le savent, pour une planète, maintenir des conditions stables - et propices à la vie - pendant des millions, voire des milliards d'années, ce n'est pas simple. Et résoudre le mystère de l'assèchement de Mars pourrait finalement leur permettre de mieux cibler les exoplanètes potentiellement habitables.