En montrant avec Ingenuity que de la « technologie volante » pouvait s’adapter aux conditions martiennes et fonctionner normalement, la Nasa a ouvert la voie aux drones hélicoptères sur Mars. La Chine a récemment dévoilé le sien, un prototype destiné à des missions martiennes.
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Pendant que, sur Mars, le rover chinois Zhurong poursuit ses opérations, plusieurs projets chinois sont en cours de développement sur Terre. On savait que la Chine s'était lancé comme défi de rapporter des échantillons de la Planète rouge à l'horizon 2030 avec l'objectif évident d'y parvenir avant les Américains et les Européens qui planifient également une mission conjointe de retour d'échantillons martiensretour d'échantillons martiens à la même période. On apprend aussi qu'elle pourrait bien envoyer un drone hélicoptère voler dans le ciel martien d'ici quelques années.
Un prototype de drone a récemment été dévoilé et le chef du projet Bian Chunjiang, chercheur au Centre national des Sciences spatiales (CNSS) de l'Académie chinoise des Sciences a déclaré que cet engin « était destiné à fonctionner en binôme, avec un rover mère » dans un schéma et une architecture de mission similaire à ce que fait la Nasa avec le rover Perseverance et le drone hélicoptère Ingenuity. L'hélico martien chinois sera donc utilisé comme un éclaireur de façon à renforcer les capacités de navigation et d'exploration du rover mère. Comme IngenuityIngenuity, il identifiera les cibles d'intérêts.
Un drone hélicoptère qui s'inspire des exploits d'Ingenuity
Sans surprise, le CNSS s'est montré très discret sur les caractéristiques finales du modèle de vol dont, entre autres, la masse et les performances en vol en termes de distance de franchissement, vitesse, altitude par exemple. Cela dit, le design du prototype étant une bonne représentation du modèle définitif, il est possible de se faire une idée sommaire de ses capacités en vol.
On a toutefois appris que cet hélico embarquera une petite charge utile qui comprendra au moins un système de détection et d'imagerie multispectrale adapté aux capacités d'emport de l'engin. Comme le précise Bian Chunjiang, l'idée est « d'obtenir une image, voire une mosaïque d'images, d'une zone ou d'un site d'une taille de plusieurs centaines de mètres ». Une analyse rapide de l'image aidera à « identifier les dispositifs géologiques d'intérêts de façon à diriger avec précision le rover et donc optimiser la mission ».
Ce drone hélicoptère sera vraisemblablement alimenté par énergieénergie solaire mais le CNSS réfléchirait à utiliser une méthode de recharge sans fil, c'est-à-dire par induction. L'engin se poserait sur un chargeur mais on a du mal à imaginer où il se situera. Pour d'évidentes raisons de sécurité, il est peu probable qu'il soit installé sur le rover mère, ou à proximité, afin d'éviter un crash sur le rover par exemple.
Actuellement, aucune mission martiennemission martienne n'est planifiée avec un drone hélicoptère. L'équipe du projet travaille toujours à lever certains verrousverrous technologiques, notamment ceux liés à l'autonomieautonomie des vols. Une fois ces obstacles franchis, il sera temps de planifier un scénario de mission qui pourrait devenir une réalité, au mieux, à partir de la fenêtrefenêtre de tir de 2024.