Plusieurs expéditions et projets lancés cette année vont nous en apprendre un peu plus sur la structure de notre planète, notre biologie ou notre environnement. Certains vont mobiliser des équipes internationales et des moyens techniques impressionnants. De quoi réserver des découvertes tout aussi exceptionnelles.
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Cette année, des projets scientifiques ambitieux pourraient nous apporter des connaissances inédites sur l'état de la planète, la santé humaine ou nos origines. Voici les grandes épopées à suivre absolument en 2019.
Une expérimentation grandeur nature de modification du climat
Parmi les projets scientifiques les plus controversés de 2019, figure le projet de géo-ingénierie SCoPEx (Stratospheric Controlled Perturbation Experiment)), qui va tester pour la première fois les effets des aérosolsaérosols pour refroidir l’atmosphère terrestre. Mené par l'université de Harvard, il consistera à relâcher des particules de différentes natures (dans un premier temps de l'eau gelée, puis du carbonate de calciumcarbonate de calcium et des sulfates) à environ 20 kilomètres d'altitude grâce à un ballon. L'objectif est de mesurer l'efficacité de la méthode sur une petite masse d'airmasse d'air et d'étudier de potentiels effets négatifs avant d'envisager une expérimentation à plus grande échelle.
Explorer un lac sous-terrain, vierge depuis plus 10.000 ans
On dénombre plus de 400 lacs sous-glaciaires en AntarctiqueAntarctique, mais l'un d'eux fera l'objet d'un grand projet d'exploration en 2019. Le programme Salsa (Subglacial Antarctic Lakes Scientific Access) va sonder, à partir de mars 2019, le lac Mercer, un réservoir d'eau de 160 km2, formé il y a plus de 10.000 ans et situé à plus de 1.200 mètres de profondeur. Les chercheurs vont forer dans la glace pour remonter des échantillons d'eau et de boue tandis qu'un robotrobot télécommandé explorera le lac. Objectif : mieux connaître cet environnement extrême, resté totalement vierge, pour y découvrir des traces de vie et analyser sa composition. L'expédition devrait, en outre, servir de modèle pour de futures missions vers les lacs gelés d'EnceladeEncelade et d'Europe, les lunes de SaturneSaturne et de JupiterJupiter.
Surveiller le glacier « le plus dangereux du monde »
L'Antarctique va décidément être au coeur de l'actualité scientifique en 2019. Une mission conjointe de chercheurs américains et britanniques va étudier le glacierglacier Thwaites, considéré comme l'un des plus dangereux dans le monde, pour déterminer à quelle vitesse il pourrait s’écrouler dans la mer. Le Conseil britannique sur la recherche environnementale (Nerc) et la National Science Foundation (NSF) américaine vont mobiliser un équipement sophistiqué avec une centaine de scientifiques, des foreuses à jet d'eau capables de percer à 1.500 mètres à l'intérieur de la glace ou encore des sous-marinssous-marins autonomes. Le programme, qui s'étale sur 5 ans, est le plus vaste jamais entrepris en Antarctique depuis plus de 70 ans.
Coraux profonds et requins polynésiens
L'expédition Under The Pole III, partie de Concarneau en mai 2017, navigue depuis mai 2018 dans les eaux de la Polynésie française pour y étudier les coraux situés entre -50 et -150 m, ainsi que les requins marteaux et bouledogues. La mission devrait durer jusqu'à août 2019 et permettre, notamment, d'étudier la possibilité d'un repeuplement des coraux de surface par les coraux de profondeur. Parallèlement, le programme Capsule testera à partir de mai 2019 un habitat sous-marin en conditions réelles. Cette sorte de gros bidon en aluminium pouvant accueillir trois personnes permet de rester en stationnaire jusqu'à 30 mètres de profondeur, pratiquement sans limite de temps. Objectif : créer une sorte de camp de base sous-marin pour observer la vie sous-marine sur une longue période.
Etudier l’adaptation physiologique à très haute altitude
Située au Pérou à 5.300 mètres d'altitude, à la frontière bolivienne, Rinconada est considérée comme la ville la plus haute du monde. Elle va faire l'objet d'une grande expédition scientifique de l’Inserm pour étudier l'adaptation de l’organisme humain aux conditions extrêmes. « La diminution de la quantité d'oxygène disponible en altitude (l'hypoxiehypoxie) fait de cet environnement un véritable laboratoire à ciel ouvert », expliquent les scientifiques, qui se rendront sur place pendant six semaines à partir du mois de février. Plusieurs groupes d'habitants seront ainsi suivis pour étudier leur profil génétiqueprofil génétique, leur sommeilsommeil, leurs capacités à l'effort physiquephysique, etc. Ces résultats pourront ensuite servir pour soigner les maladies d'altitude et pour de futures missions spatiales.
Une équipe de spécialistes de l’hypoxie, de l'altitude et de la génétique vont étudier la population de Rinconada, au Pérou, considérée comme la ville la plus haute du monde.
Taranis va percer les mystères des orages
Le satellite Taranis, actuellement en cours de constructionconstruction au Cnes (Centre national d'études spatiales) de Toulouse, devrait être lancé fin 2019, depuis Kourou. Sa mission: percer les secrets des oragesorages, notamment les Événements Lumineux Transitoires (TLE) comme les « elfes », ces halos lumineux en expansion rapide qui se produisent à une centaine d'altitude, ou les « Sprites », éclairséclairs de forte intensité d'une duréedurée de quelques millisecondes. Le satellite sera pour cela équipé de 4 photomètres et 10 micro-caméras. L'instrument XGRE, un détecteur ultra rapide à scintillation utilisé pour la première fois dans l'espace, sera chargé d'enregistrer les émissionsémissions de photonsphotons gammas qui accompagnent les TLE.
Taranis est la première mission spatiale entièrement consacrée aux orages. © Cnes, YouTube.
Forer dans l'une des failles sismiques les plus actives du monde
Au large de la côte sud-ouest du Japon, se trouve la fosse de Nankai, une zone de subductionzone de subduction active où la plaque Philippine glisse sous la plaque Eurasie. C'est l'un des endroits les plus actifs sur le plan sismique de la planète qui fait craindre un tsunamitsunami géant de plus de 20 mètres de haut. L'expédition NanTroSEIZE, de l'agence japonaise Jamstec, a commencé en octobre dernier à forer dans la faille pour y placer des capteurscapteurs et recueillir les roches. Les forages vont se poursuivre encore plus près du point d'accrétionaccrétion en 2019 et les échantillons devraient livrer leurs premiers secrets, en particulier sur l'interaction entre la roche et de l'eau dans le déclenchement des tremblements de terretremblements de terre.
Des fouilles pour en apprendre plus sur nos origines
En mai 2018, des chercheurs français ont fait une découverte exceptionnelle sur l'île de Luzon aux Philippines : un os de rhinocérosrhinocéros portant des traces d'outils de pierre taillée et suggérant une présence humaine dans l'archipelarchipel dès 700.000 ans avant J-C, soit 400.000 ans avant Homo SapiensHomo Sapiens en Afrique et 10 fois plus ancien que l'Homme de Florès découvert en 2003 dans les environs. En juin et juillet 2019, les fouilles seront reprises, par la même équipe. « Nous savons que le site est propice à davantage de découvertes, indique Thomas Ingicco, maître de conférencesmaître de conférences au Muséum national d'histoire naturelleMuséum national d'histoire naturelle, qui dirige les opérations. Nous avons en particulier identifié un niveau archéologique plus récent, ce qui pourra nous donner des informations sur l'évolution des hommes à cet endroit ».