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Un détail des groupes de pétroglyphes, reproduit sur l'écran d'un ordinateur. © Mark Sapwell/University of Cambridge
C'est l'ensemble qu'a étudié Mark Sapwell, en utilisant une série d'outils, notamment informatiques et de cartographie, pour retrouver l'historique de ces œuvres et leurs relations entre eux. Le travail est d'autant plus intéressant qu'il concerne une période durant laquelle les Hommes sont passés du nomadisme à l'agricultureagriculture. Pour Sapwell, ces peintures sont des invitations. « Comme un statut FacebookFacebook invite au commentaire, résume ce jeune chercheur de la génération des réseaux sociauxréseaux sociaux, l'art rupestre est de nature très sociale ». Selon lui, les variations autour d'un même thème montrent des réinterprétations et des réponses à quelques centaines d'années, voire quelques millénaires, de distance entre les groupes de chasseurs.
Durant plusieurs millénaires, des chasseurs nomades ou semi-nomades ont peint des scènes variées sur les rochers, chacun s'inspirant de ses prédécesseurs. Mark Sapwell a utilisé des logiciels divers pour analyser les relations entre ces représentations, leur chronologie et l'évolution de leur style. Selon lui, les deux sites qu'il a étudiés fonctionnaient comme des lieux de communications entre des groupes humains différents. © Mark Sapwell/University of Cambridge
Les peintures rupestres évoluent au cours du temps
Dans des ajouts peints sur plusieurs dessins réalisés au début de la période, Mark Sapwell voit même des commentaires analogues au célèbre « J'aime/Je n'aime pas », avec une règle simple : ceux qui aiment ajoutent un croquis, ceux qui n'aiment pas l'ignorent.
L'intérêt de l'étude réside aussi dans l'analyse de l'évolution des thèmes au fil du temps. Vers -6.000, on se focalise beaucoup sur la chasse à l'élanélan. Pendant l'hiverhiver, ces peuples d'alors allaient chasser ce grand mammifèremammifère à l'intérieur des terres et prenaient leurs carrés d'été près des côtes et des poissonspoissons. Plus tard, le stylestyle s'affine et les figures humaines se font plus nombreuses. Avec elles apparaissent des êtres hybrideshybrides, notamment des troncs d'Homme sur des corps d'élan ou de poisson, évoquant les centaures et les sirènes. Peut-on voir là les témoins d'une religion animiste ? « Il n'y a pas là la preuve d'une mythologie », convient Mark Sapwell. Mais « la représentation d'animaux devient un moyen d'expression ». Sur le tard apparaît un autre motif : le bateau. Les VikingsVikings ne sont plus très loin...
Le chercheur de Cambridge en est sûr : les chasseurs de ces époques venaient en cet endroit sciemment, pour y trouver des messages d'autres groupes et y déposer le leur. Tout cela se passait avant l'invention de l'écriture...