Dans le Tyrol, au moins 19 hommes possèdent une mutation génétique rare qui les rapproche d’Ötzi, la momie des glaces. Certes, ce ne sont probablement pas des descendants directs, même si c’est théoriquement possible. En revanche, ils pourraient tous partager un ancêtre commun issu d’une population d’agriculteurs provenant du Moyen-Orient.

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    Ötzi, l'Homme des glaces, a été reconstitué sur la base des informations qui se dévoilent petit à petit depuis le 19 septembre 1991, la date précise de sa découverte. © gumtau, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Ötzi, l'Homme des glaces, a été reconstitué sur la base des informations qui se dévoilent petit à petit depuis le 19 septembre 1991, la date précise de sa découverte. © gumtau, Flickr, cc by nc sa 2.0

    La momie d’Ötzi attise de nombreuses convoitises depuis sa découverte en 1991 dans les Alpes italiennes, à proximité de la frontière autrichienne. Les raisons sont évidentes : cet homme mort voilà 5.300 ans a été particulièrement bien conservé dans le glacierglacier du Hauslabjoch (peau, onglesongles, organes, etc.)), comme une partie de son équipement. En effet, des vêtements, des outils ou encore un arc en ifif ont été trouvés sur la dépouille ou à proximité.

    Que nous ont appris toutes les études sur Ötzi réalisées depuis ? Vraisemblablement, il était âgé de 45 ans, pesait 43 kgkg et mesurait 1,6 m lorsqu'il est mort, probablement à la suite d'une blessure occasionnée par une flèche qui s'est fichée dans son épaule gauche. Son estomacestomac contenait alors des céréalescéréales, du cerf et du bouquetin qu'il avait mâchés avec des dents cariées.

    En 2008, grâce au séquençage complet de son génomegénome, il est également apparu qu'Ötzi avait les yeuxyeux bruns, qu'il ne digérait pas le lactoselactose et qu'il présentait une mutation rare sur son chromosomechromosome Y : G-L91. Cette particularité qui ne se transmet que de père en fils vient à nouveau de faire parler d'elle. En étudiant les caractéristiques génétiquesgénétiques de la population tyrolienne, des chercheurs de l'université de médecine d'Innsbruck (Autriche) menés par Walther Parson ont découvert 19 hommes bien vivants qui possèdent également le gènegène muté. Ainsi, ils seraient apparentés à l'Homme des glaces.

    La momie d'Ötzi, aussi appelé l'Homme des glaces tyrolien, est conservée dans une chambre réfrigérée spéciale (température de -6 °C et taux d'humidité de 98 %) au musée de Bozen-Bolzano, en Italie. © 120, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    La momie d'Ötzi, aussi appelé l'Homme des glaces tyrolien, est conservée dans une chambre réfrigérée spéciale (température de -6 °C et taux d'humidité de 98 %) au musée de Bozen-Bolzano, en Italie. © 120, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    Trop faible probabilité de descendance directe d’Ötzi

    Attention à ne pas tirer des conclusions trop hâtivement : ces personnes ne sont pas obligatoirement des descendants directs d'Ötzi ! Il pourrait y en avoir, mais la probabilité que ce soit le cas est infime. En revanche, il est plus vraisemblable que ces hommes et la momie aient eu un ancêtre communancêtre commun. Toujours sur la base d'analyses génétiques, il descendrait d'un ancien fond de population constitué d'agriculteurs du Moyen-Orient qui sont arrivés en Europe voici 10.000 à 12.000 ans.

    Les 19 hommes partagent un autre point commun : ils font partie des 3.700 volontaires tyroliens qui ont donné de leur sang aux chercheurs... et ils ne savent pas qu'ils ont une proximité génétique avec la momie. Puisqu'ils sont issus d'un échantillonnageéchantillonnage, il est probable que d'autres Tyroliens n'ayant pas donné leur sang appartiennent également à la lignée génétique d'Ötzi, comme des Français, des Italiens, des Suisses et bien sûr des Autrichiens qui vivent dans d'autres régions alpines.

    Les chercheurs vont peut-être le vérifier, puisqu'ils poursuivront leur étude initiale de génétique des populations en analysant de l'ADN humain prélevé dans ces zones. En attendant, le premier volet de leurs travaux, dont les informations présentées sont issues, a été publié dans la revue Forensic Science International: Genetics (FSI:Genetics).