Le satellite Cheops de l'Agence spatiale européenne aurait observé des signes potentiels d'une « gloire » extrasolaire sur WASP-76b, une géante gazeuse. Ce phénomène rare ressemble à un arc-en-ciel et indiquerait des conditions atmosphériques particulières. Le télescope spatial James-Webb sera bientôt utilisé pour confirmer l'existence de ce phénomène météorologique observé seulement sur la Terre et Vénus.


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    Pour la première fois, des signes potentiels d'un « effet de gloire », ressemblant à un arc-en-ciel, ont été observés sur une planète située en dehors de notre Système solaire ! L'effet de gloire est un anneau lumineux concentrique et coloré qui se forme dans des conditions très particulières. Ces observations ont été possibles grâce aux données recueillies par le satellite Cheops de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA), dédié à la caractérisation des exoplanètes, ainsi que par d'autres missions spatiales. 

    Cette découverte illustre la capacité exceptionnelle de la mission Cheops à détecter des phénomènes subtils et inédits sur des mondes lointains. Bien que le satellite n'ait pas directement observé ce phénomène, ses données indiquent fortement l'existence de cet effet lumineux qui émane de l'atmosphèreatmosphère très chaude de la géante gazeuse WASP-76b, située à 637 années-lumière de la Terre.

    Un phénomène également observé sur Vénus

    Bien que cet effet soit souvent observé sur Terre, il n'avait été vu jusque-là que sur une autre planète, Vénus. La possible découverte de ce premier phénomène de gloire extrasolaireextrasolaire pourrait nous éclairer sur la nature de cette exoplanète plutôt énigmatique. Les données de Cheops suggèrent qu'entre la chaleur et la lumière du côté ensoleillé de l'exoplanète WASP-76b et la nuit sans fin de son côté sombre, pourrait se trouver la première « gloire » extrasolaire. L'effet, similaire à un arc-en-ciel, se produit lorsque la lumière est réfléchie par des nuagesnuages constitués d'une substance parfaitement uniforme mais jusqu'à présent inconnue.

    OlivierOlivier Demangeon, astronomeastronome à l'Institut d'astrophysique et des sciences spatiales du Portugal et auteur principal de l'étude, explique que l'observation de cette gloire extrasolaire est rare en raison des conditions très particulières qu'elle exige : des particules atmosphériques presque parfaitement sphériques, uniformes et stables, ainsi qu'une illumination directe de l'étoileétoile voisine et une position d'observation précise.

    Effet de gloire observé sur Vénus par la sonde <em>Venus Express</em> de l'ESA en 2014. © ESA, MPS, DLR, IDA
    Effet de gloire observé sur Vénus par la sonde Venus Express de l'ESA en 2014. © ESA, MPS, DLR, IDA

    Le télescope James-Webb utilisé pour observer ce phénomène

    Si cette découverte est confirmée, cette première gloire extrasolaire serait un outil précieux pour approfondir notre compréhension de la planète et de l'étoile qui l'a engendrée. En effet, d'autres  preuves sont nécessaires pour affirmer avec certitude que cette « lumière supplémentaire » est une « gloire rare », explique Theresa Lüftinger, responsable scientifique du projet de la future mission Ariel de l'ESA. Le télescope James-Webb sera mis à contribution et devrait confirmer ou non la réalité de son existence.

    Le saviez-vous ?

    La capacité de détecter des phénomènes aussi subtils à une telle distance devrait aider les scientifiques et les ingénieurs à développer des méthodes permettant d'observer d'autres phénomènes difficiles à percevoir mais d'une très grande importance, tels que l'étude de la réflexion de la lumière solaire sur les lacs et les océans liquides, conditions essentielles à l'habitabilité.

    La confirmation de ce phénomène signifierait la présence de nuages constitués de gouttelettes d'eau parfaitement sphériques, qui durent depuis au moins trois ans ou qui se renouvellent constamment. Pour que de tels nuages persistent, la température de l'atmosphère devrait également être stable dans le temps - un aperçu fascinant et détaillé de ce qui pourrait se passer sur WASP-76b.

    Matthew Standing, chercheur à l'ESA spécialisé dans l'étude des exoplanètes, souligne l'importance de la distance et de la complexité de ce phénomène observé : WASP-76b se trouve à des centaines d'années-lumière de la Terre, c'est une planète géanteplanète géante gazéiforme extrêmement chaude où il pleut probablement du ferfer en fusionfusion. Malgré ces conditions extrêmes, la possible détection de signes de gloire est un exploit remarquable.