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A la fin des années 1960, l'existence des sursauts gamma était tenue secrète par les militaires. En effet, leur découverte a été le sous-produit inattendu des détecteurs de flashflash gamma installés dans l'espace pour surveiller d'éventuels tests d'explosions nucléaires à l'époque de la guerre froide.
Révélée au cours des années 1970, l'existence des sursauts gamma rendit immédiatement les astrophysiciensastrophysiciens perplexes et ce n'est que vers la fin des années 1990 que leur véritable nature commença à être vraiment comprise suite à des observations convaincantes. Si les sursauts gamma courts semblent le résultat de collisions entre étoiles à neutrons dans un système binairesystème binaire à des distances cosmologiques peu importantes, il n'en va pas de même des sursauts longs. Ces derniers seraient majoritairement les produits de l'explosion d'étoiles très massives existant au début de l'histoire de l'Univers.
L'explosion de ces étoiles, plus lumineuses que les supernovaesupernovae connues, aurait une explication singulière. Un trou noir se formerait dans le cœur de l'étoile, accrétant de la matière au fur et à mesure que le reste de l'étoile s'effondrerait. Un intense flux de neutrinosneutrinos très énergétique en résulterait.
D'ordinaire, les neutrinos sont très pénétrants mais à des énergies très élevées et avec une production copieuse, la pressionpression qu'ils peuvent exercer devient très importante. Elle expliquerait non seulement l'explosion en hypernovahypernova mais surtout la présence de jets de matière et de photonsphotons gamma très collimatés. Ces jets seraient émis le long de l'axe de rotation du trou noirtrou noir en train d'avaler de la matière dans l'étoile progénitrice de l'hypernova.
Quand un trou noir tombe dans une étoile...
Pour Serguei Komissarov, un chercheur spécialisé en astrophysiqueastrophysique relativiste de l'université de Leeds, les dernières données fournies par les observations du satellite Swift concernant certains sursauts gamma ne cadrent pas avec le modèle des neutrinos car l'instrument a mesuré des duréesdurées de l'ordre de 10.000 secondes, soit plus de deux heures.
Avec un collègue, il propose une autre explication dans un article sur ArxivArxiv. Il faudrait considérer un trou noir en orbiteorbite rapprochée autour d'une étoile qui finirait par y plonger à cause de l'influence des couches supérieures de l'étoile, dilatées et entourant le trou noir, ce qui freinerait sa rotation en orbite. Une fois à l'intérieur, le trou noir lui-même formerait un disque d'accrétiondisque d'accrétion pendant une durée assez longue en tournant rapidement sur lui-même.
A ce moment opèreraient des phénomènes de magnétohydrodynamique relativiste similaires à ceux à l'origine de l'extraordinaire luminositéluminosité des quasarsquasars. Le résultat final serait donc bien la production intense de photons gamma pendant une très longue durée.