En profitant du passage des sondes spatiales dans l'environnement de certaines comètes, des scientifiques britanniques ont trouvé une nouvelle méthode pour en mesurer la taille. C'est C/2006 P1 qui arrive en tête de leur palmarès, un astre chevelu qui illumina le ciel il y a trois ans.

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    Jusqu'à présent on évaluait l'importance des comètes en mesurant la taille de leurs queues vues depuis la Terre. Les comètes présentent en effet une queue de poussières dont les particules sont repoussées par la pression de radiation des photons solaires et une queue de plasma balayée par le vent solaire. L'importance de ces queues traduit le niveau d'activité du noyau de la comète : ce corps solide constitué de poussières et de glaces se met en effet à dégazer à l'approche du SoleilSoleil. Mais mesurer la limite exacte de ces queues depuis la Terre n'est pas toujours aisé, en particulier pour les queues de plasma souvent très discrètes.

    Le professeur Geraint Jones et son équipe du Mullard Space Science Laboratory viennent de proposer une nouvelle méthode pour évaluer la taille d'une comète. Ils sont partis du constat que la rencontre entre les gazgaz cométaires et les particules ultra-rapides du vent solaire provoquent une onde de choc qui entoure la comète. Cette ligne de front a été détectée à plusieurs reprises dans le passé grâce aux magnétomètresmagnétomètres embarqués sur les sondes spatiales. Il est ainsi possible de retrouver dans les enregistrements des véhicules spatiaux le moment où ils ont franchi cette onde de choc une première fois pour entrer dans la zone d'action des particules cométaires et l'instant où ils en sont sortis.

    Les apparences sont parfois trompeuses. Hyakutake (photographiée ici lors de son passage en 1996) vient de perdre sa place en tête du palmarès des plus grandes comètes. Crédit J.-B. Feldmann

    Les apparences sont parfois trompeuses. Hyakutake (photographiée ici lors de son passage en 1996) vient de perdre sa place en tête du palmarès des plus grandes comètes. Crédit J.-B. Feldmann

    McNaught, une championne toutes catégories

    L'équipe du MSSL a ainsi pu établir que la sonde Ulysse, désormais moribonde, avait mis 18 jours pour traverser entièrement l'espace contaminé par la comète C/2006 P1, plus connue sous le nom de McNaught. Cette belle voyageuse avait fait le spectacle en janvier et février 2007.

    Par comparaison, la même sonde n'avait mis que 2,5 jours à traverser la zone d'influence de la comète Hyakutakecomète Hyakutake 11 ans plus tôt, alors que cet astreastre chevelu détenait pourtant le record de la plus longue queue cométaire jamais mesurée depuis la Terre. Geraint Jones et ses collègues se sont également plongés dans les archives de GiottoGiotto pour mesurer le temps mis par cette sonde pour traverser l'espace occupé par deux autres comètes : quelques heures pour la comète de Halleycomète de Halley en 1986, moins d'une heure pour Grigg-Skjellerup en 1992.

    Lors de sa rencontre avec la comète McNaughtcomète McNaught, le vaisseau Ulysse était déjà à plus de 200 millions de kilomètres du noyau cométaire, loin derrière la queue de poussières. Cette comète aux mensurations XXL était donc, à l'évidence, aussi grandiose mesurée dans l'espace que vue depuis la Terre...