La reconstruction faciale est un outil de plus en plus utilisé dans le monde de l'archéologie, en particulier grâce aux outils numériques qui ne cessent d'évoluer. Mais pour assurer la réussite d'un tel procédé sur un individu du passé, cela n'a rien d'un exercice purement artistique puisque des données issues de recherches sont nécessaires. L'archéologue et artiste Oscar Nilsson s'est attelé à redonner un visage à une jeune femme qui a vécu il y a plus de 4 000 ans en Écosse.


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    À l'occasion de la fin des rénovationsrénovations du musée Kilmartin en Écosse, le visage d'une jeune femme de l'âge du bronze a été révélé aux visiteurs lors de la réouverture. Ce travail est celui de l'archéologue et artiste suédois Oscar Nilsson, afin d'humaniser les restes osseux factices présentés au musée suite à leur découverte dans les années 1990 au sein d'une carrière de pierre lors de fouilles archéologiques.

    Des ossements manquants

    La jeune femme inhumée sur le côté avec les jambes légèrement fléchies n'a malheureusement pas livré tous ses ossements car à l'heure actuelle, sa mandibulemandibule s'avère manquante. Un élément important pour pouvoir redessiner la structure du visage. Pour cela, Oscar Nilsson s'est basé sur plusieurs référentiels afin de trouver une forme et une taille de mandibule qui seraient harmonieuses avec le reste du corps. D'ailleurs, la jeune femme possède un nom depuis qu'elle a été découverte : Upper Largie woman, autrement dit la femme d'Upper Largie, nom des carrières où elle a été retrouvée.

    Un ADN qui n'a pas pu être extrait

    Outre la sculpture du visage sur la base des os du crânecrâne et de l'éventuelle taille des tissus mous et de la graisse, l'ADN permet d'avoir de bons renseignements sur la couleur de la peau d'un individu, ses cheveux et leur texturetexture, mais aussi la couleur des yeuxyeux. Malheureusement, malgré des essais, il n'a pas été possible d'extraire ces informations génétiquesgénétiques du squelette de la jeune femme. Ce qui est certain, c'est qu'elle est liée à la culture campaniforme qui draine de nombreuses questions quant à l'origine et les déplacements de ces individus. En se basant sur cette information et sur d'autres éléments ADNADN d'individus de cette culture, Oscar Nilsson a proposé le portrait exposé dorénavant au sein du musée auprès du squelette de la jeune femme. Lors d'une reconstruction, certains éléments sont des propositions des artistes comme les rides ou encore les expressions du visage. Ici, il s'agit d'une suggestion de portrait et non une image fidèle de cette femme du moment de son vivant.

    Une mauvaise nutrition

    L'analyse des ossements montre que cette femme morte jeune, vers 30 ans, a vécu des moments où elle n'a pas pu bien se nourrir au cours de sa vie. Les résultats des analyses isotopiques ont été plus bavards que l'ADN, puisque cette femme a grandi dans la région avec un régime majoritairement issu de la terre. Ses os et ses dents portent les traces des moments de malnutrition qu'elle a pu vivre au cours de sa courte vie. Pour ces raisons, Oscar Nilsson s'est basé sur une masse corporelle dans la moyenne, élément qui reste là aussi subjectif.

    Pour les musées, le fait de proposer des reconstructions faciales sculptées ou virtuelles permet d'humaniser les restes humains factices ou réels qui peuvent être présentés sur place. Pour beaucoup de visiteurs, cela permet de mieux comprendre que les individus du passé sont proches de nous. Et par conséquent que leur histoire a de l'importance pour les générations actuelles.