Après avoir donné son feu vert à l'envoi d'astronautes à bord de véhicules privés à destination de la Station spatiale internationale (ISS), la Nasa a octroyé de nouveaux contrats pour le transport de fret. Sierra Nevada et sa petite navette Dream Chaser devient le troisième fournisseur en complément de SpaceX et Orbital.

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    Tenant compte du retour d'expérience du premier contrat de ravitaillement - marqué par deux échecs au lancement d'un cargo Cygnus (octobre 2014) et de la capsule Dragon (juin 2015) -, la Nasa a décidé de sécuriser le ravitaillement en fret de la Station spatiale internationale. Impensable pour elle de se retrouver de nouveau plusieurs mois sans pouvoir réapprovisionner l'ISS.

    C'est à cette fin que la Nasa vient d'octroyer un contrat pouvant atteindre 14 milliards de dollars aux trois ravitailleurs de l'espace que sont les sociétés américaines SpaceXSpaceX, Orbital et - dernière en date - Sierra Nevada. L'Agence spatiale américaine disposera ainsi de toute une variété de missions de ravitaillement pour la période 2019-2024, c'est-à-dire jusqu'à l'arrêt définitif de l'utilisation de l'ISS. Les trois ravitailleurs effectueront un minimum de six vols, voire dix en fonction des besoins et des imprévus.

    L'approvisionnement du complexe orbitalcomplexe orbital est donc désormais assuré par un troisième fournisseur : Sierra Nevada et sa petite navette inhabitée Dream Chaser. La Nasa dispose dès lors d'une très grande flexibilité pour acheminer son fret grâce à une variété d'options de lancement et de missions pressurisées ou pas. Elle a également prévu au contrat l'ajout d'une assurance obligatoire pour couvrir toutes sortes de dommages, du lancement à l'amarrage. Le contrat comporte également une clause pour le retour sur Terre d'expériences scientifiques et technologiques ainsi que des déchetsdéchets à recyclerrecycler ou à détruire dans l'atmosphèreatmosphère terrestre.

    Vue d'artiste de la capsule Dragon, avec ses panneaux solaires déployés, conçue pour ravitailler l'ISS. © SpaceX

    Vue d'artiste de la capsule Dragon, avec ses panneaux solaires déployés, conçue pour ravitailler l'ISS. © SpaceX

    Le contrat de SpaceX et Orbital

    La sélection du Dream Chaser est également une opportunité intéressante pour l'Allemagne qui, par le passé, a montré son intérêt pour ce véhicule de transport. La branche espace de Sierra Nevada et la firme allemande OHB ont annoncé la fin d'une étude portant sur la faisabilité d'utiliser le Dream Chaser pour répondre à des besoins européens. Bien que l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne participe au développement de la version cargo en fournissant le mécanisme d’amarrage IBDM (International Berthing and Docking Mechanism) et une suite logicielle dérivée du programme ATV pour l'amarrage automatique à la Station, cette étude n'a pas connu de suite.

    Pour rappel, SpaceX et Orbital se sont partagé le premier contrat CRS (Commercial Resupply Services) pour un montant initial de 3,6 milliards de dollars (3,35 milliards d'euros au cours actuel). En 2006 et 2008, pour la période du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2016, la Nasa a ainsi commandé douze vols à SpaceX pour un montant de 1,6 milliard de dollars (1,49 milliard d'euros) et huit vols à Orbital (évalués à moins de 2 milliards de dollars).

    Dans l'intervalle, compte tenu des retards de développement et de l'ouverture du service commercial, le premier vol commercial de la capsule Dragon a eu lieu en octobre 2012 et le premier vol de ravitaillement du Cygnus en janvier 2014. Ce premier contrat a été prolongé jusqu'en 2018 avec l'octroi de vols supplémentaires de fret à destination de l'ISS. SpaceX s'est vu accorder cinq vols supplémentaires de la Dragon et Orbital trois vols de plus pour le Cygnus.