Se rassembler pour regarder un match de football, c’est un plaisir que partagent des millions de personnes dans le monde. Mais à en croire certaines études scientifiques, ce plaisir deviendrait parfois supplice.

au sommaire


    Si vous êtes fan de football, vous l'avez probablement déjà vécu. Cet instant de tension insoutenable. Ce moment qui ne ressemble à aucun autre. Celui où le match s'apprête à basculer. Les dernières minutes d'une rencontre. Les périodes de « but en or ». Les séances de tirs au but. Dans les tribunes tout comme devant leur télé, les supporters ont le souffle court, les mains qui tremblent. Certains refusent même de regarder.

    Et ceux qui prétendent alors avoir frôlé la crise cardiaque ne croient peut-être pas si bien dire. Car dans ces moments de stress, d'intense excitation et d'émotions fortes, les accidents cardiovasculaires semblent redoubler, notamment du côté de la population masculine. Selon certains chercheurs, la tension émotionnelle provoquée par une Coupe du monde de football peut être considérée comme un véritable facteur de risque. Elle est susceptible d'entraîner une augmentation du rythme cardiaque, une élévation de la pression artérielle et un défaut de vascularisation du myocarde. Les pics d'adrénalineadrénaline sont même susceptibles de perturber l'activité électrique du cœur.

    Le jour de la fameuse finale de la Coupe du monde 1998, des épidémiologistes ont enregistré une baisse statistiquement significative de la mortalité par infarctus du myocarde chez les hommes français par rapport aux cinq jours précédents et suivants. La victoire de son équipe a donc l’air d’avoir du bon. © filipefrazao, Fotolia

    Le jour de la fameuse finale de la Coupe du monde 1998, des épidémiologistes ont enregistré une baisse statistiquement significative de la mortalité par infarctus du myocarde chez les hommes français par rapport aux cinq jours précédents et suivants. La victoire de son équipe a donc l’air d’avoir du bon. © filipefrazao, Fotolia

    Le cœur des supporters soumis à rude épreuve

    Un phénomène que plusieurs études scientifiques semblent confirmer. En juin 1998, la rencontre entre l'Angleterre et l'Argentine a provoqué une hausse des admissions pour infarctus du myocardeinfarctus du myocarde de quelque 25 %. En 2006 en Allemagne, le nombre d'urgences cardiaques a été multiplié par 2,66 à chaque fois que la Mannschaft entrait en jeu. D'autres études restent beaucoup plus prudentes. Elles remarquent notamment qu'il est bien difficile d'assurer que le stress émotionnel est l'élément déclencheur et que n'interviennent pas quelques autres facteurs extérieurs (la température ambiante, la pollution atmosphérique, etc.).

    Il semble par ailleurs évident que le régime alimentaire qui accompagne généralement les périodes de Coupe du monde - un régime essentiellement fait de grignotage d'aliments riches en graisse - ainsi que les consommations quelque peu excessives d'alcoolalcool influent aussi sur les résultats des études. Tout comme une éventuelle consommation accrue de cigarettes.

    Notez également que plusieurs études rapportent, durant les Coupes du monde de football notamment, une hausse du nombre de tentatives de suicide, d'accidentsaccidents de la route, de conduites à risque (sexuelles ou autres) et des violences. Alors peut-être serait-il bon de relativiser un peu. Après tout, ce n'est que du foot !