En agriculture, les solutions les plus radicales ne sont pas toujours celles auxquelles on pense… Dans la culture du riz, par exemple, d'après les chercheurs de l'IRD, rien ne vaut un bon ver de terre pour éliminer les nématodes qui empêchent le bon développement de la plante ! Démonstration.

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    IRDLes rizières... infestées de nématodes !

    IRDLes rizières... infestées de nématodes !

    La chimiechimie n'est pas forcément l'allié le plus sain dans les champs de plantes maraîchères. La preuve. Cherchant une solution alternative aux épandagesépandages de nématicidesnématicides aussi toxiques pour l'environnement que pour les agriculteurs eux-mêmes, des biologistes de l'IRDIRD et des Universités de Paris VI et XII proposent quelque chose de bien plus naturel... C'est en laboratoire qu'ils ont pu démontrer le rôle bénéfique de la présence de vers de terre sur la croissance de plants de riz infestés de nématodesnématodes. Pour leur étude, ils ont travaillé sur l'espèceespèce Heterodera sacchari, une espèce de nématodes particulièrement pathogène qui sévit en Côte d'Ivoire, et ont utilisé un ver de terre originaire de la même région : Millsonia anomala.

    Les nématodes sont des parasitesparasites microscopiques que l'on rencontre dans la quasi-totalité des aires agricoles en milieu tempéré, et surtout tropical. Ils infligent de sérieuses pertes aux cultures, dont celles de bananesbananes, cannes à sucre et riz. Leur tactique ? Pénétrer dans les racines de la plante à l'état de larveslarves puis s'y installer bien gentiment pour grandir aux frais de la princesse. Il leur suffit de détourner à leur profit le métabolisme de la racine, ainsi la sève si précieuse ne circule plus normalement dans l'organisme végétal. Et bien entendu, un mauvais approvisionnement en eau et sels minérauxminéraux entraîne immanquablement une baisse du rendement. Celle-ci peut être importante puisque dans le pire des cas, les nématodes peuvent diminuer ce rendement de moitié.

    Les chercheurs ont placé en culture pendant 90 jours des plants de riz en présence de nématodes. Verdict sans appel : les plants avaient perdu 82 % de leur poids sec ! Cependant, en ajoutant les vers de terre à une telle expérience, la plante pousse normalement, même si la densité de parasites reste inchangée. Mieux même, certains gènes du riz, dits « de stress », qui interviennent dans les réponses immunitairesréponses immunitaires de la plante sont suractivés... la mettant sur le pied de guerre pour mieux se défendre. Il semble en effet que l'activité des vers de terre dans le sol stimule la physiologie des végétaux... En somme, ce sont de véritables amis qui suppriment l'effet pathogène des nématodes pour voler au secours du riz !