Pour James Moyer, Jr, assistant professeur à l'Université du Wisconsin de Milwaukee, la maladie d'Alzheimer est associée à une perte de protéines capables de lier le calcium.

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    Cet élément est nécessaire pour la communication entre les neurones et notamment pour l'apprentissage et la mémoire. Lorsqu'il est présent en excès, le calciumcalcium bouleverse et accélère l'activité du neurone. Une cascade d'événements s'ensuit conduisant à la mort cellulaire des neurones et finalement aux maladies neurodégénératives.

    Un des moyens naturels de contrôler le calcium est la séquestration par certaines protéines. Cependant, ce nombre de protéines spécifiques décline avec l'âge, diminuant les possibilités du cerveau pour maintenir son homéostasie calcique.

    James Moyer s'intéresse depuis de nombreuses années à l'aequorine, une photoprotéine extraite de la méduseméduse. Celle-ci a été découverte dans les années 60 et a longtemps été utilisée en recherche comme indicateur de calcium. Jamais, cette protéine n'avait été utilisée pour contrôler les niveaux de calcium. Pourtant, lorsque des cellules neuronales, cultivées in vitroin vitro, sont soumises artificiellement à l'équivalent d'une attaque cérébrale, plus de la moitié de celles traitées avec l'aequorine survivent, sans toxicitétoxicité résiduelle. Cette protéine aurait donc une réelle fonction neuroprotective.

    Moyer est principalement spécialisé dans l'étude des changements du cerveau qui interviennent avec l'âge. Il s'est focalisé sur l'hippocampehippocampe, responsable de la mise en mémoire. Il réalise ses expériences en utilisant le réflexe de Pavlov pour évaluer les déficits de mémoire et l'évolution de l'apprentissage. Dans un premier temps, il apprend à des rongeursrongeurs à associer deux stimuli en les dissociant légèrement dans le temps.
    Il a ainsi pu montrer qu'avant l'apparition des symptômessymptômes de la maladie d'Alzheimermaladie d'Alzheimer, le nombre de neurones contenant les protéines séquestrant le calcium sont en diminution. Il pense que ses résultats sont encourageants puisque les changements cellulaires précèdent les déficits de mémoire ; cela laisserait une fenêtrefenêtre d'action avant qu'il ne soit trop tard.

    Dans ce sens, une équipe menée par Liana Apostolova de l'université de Californie à Los Angeles a mis au point une technique fondée sur l'étude de la résonancerésonance magnétique structurale de l'hippocampe qui permet de suivre en temps réel la progression de la maladie d'Alzheimer. Dans cette étude publiée dans le journal Brain, les chercheurs ont comparé les volumesvolumes des hippocampes de patients atteints de la maladie d'Alzheimer avec ceux de personnes atteintes de Mild Cognitive Impairment, stade pré-démentiel de la maladie d'Alzheimer. Leurs résultats, statistiquement significatifs, démontrent que leur nouvelle technique d'analyse est un outil d'analyse très prometteur.

    La société Quincy Bioscience, basée à Madison, WI, espère utiliser l'aequorine comme neuroprotecteur dans le traitement des maladies neurodégénératives. Mark Underwood, président de cette société, tente en collaboration avec le "Waisman Center's Clinical Biomanufacturing Facility" de l'Université du Wisconsin de mettre au point un procédé pour synthétiser l'aequorine en bactériebactérie. Pour l'autorisation de mise sur le marchéautorisation de mise sur le marché, Underwood estime être entre la 10ième voir 12ième année de tests dans le cycle qui en comporte généralement 15. Selon lui, le médicament pourrait être en vente d'ici une dizaine d'années.

    Par Brice Obadia, Hedi Haddada & Sophia Gray