Le variant indien est la dernière mutation du SARS-CoV-2 identifiée à ce jour. Les scientifiques ne savaient pas si les vaccins, notamment ceux à ARNm, étaient toujours efficaces contre ce dernier. Deux études prépubliées donnent des premiers éléments de réponse.
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Pour tirer leur épingle du jeu, les variants du SARS-CoV-2 sont capables de déjouer les défenses de l'immunité. À chaque nouvelle détection, les scientifiques cherchent à savoir si le variant est plus contagieuxcontagieux et surtout, s'il résiste mieux aux traitements à disposition. Jusqu'à ce jour, ces questions restaient en suspens pour le variant indienvariant indien, B.1617, le dernier identifié il y a quelques mois. Considéré comme un variant d'inquiétude (VOC) par l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé (OMS), il a déjà quitté les frontières de l'Inde pour toucher l'Europe. Le Royaume-Uni est le plus pays le plus contaminé par ce dernier avec 3.332 cas répertoriés par le Gisaid. En France, il a infecté 32 personnes au total.
Deux publications prépubliées sur le serveurserveur biorXiv, menées par des groupes américains et allemands, dressent le constat suivant : le variant indien résiste aux anticorps neutralisants et à certains traitements ; malgré tout, les vaccins à ARNmARNm de Moderna et PfizerPfizer semblent toujours efficaces.
Le variant indien échappe aux anticorps neutralisants…
La première étude, réalisée par l'université d'Emory à Atlanta, s'intéresse à l'action des anticorps neutralisants, obtenus après une infection naturelle par le coronavirus ou après la vaccinationvaccination, sur le variant indien. Les expériences ont été menées sur un virionvirion entier, isolé en Californie. Les résultats montrent que les anticorps neutralisants issus de patients convalescents ou vaccinés perdent en efficacité face au variant indien. Leur capacité neutralisante est diminuée d'un facteur 6,8. Mais les scientifiques estiment que l'immunité conférée par les vaccins Pfizer et Moderna, testés ici, reste suffisante pour protéger contre ce variant.
…Et à certains anticorps thérapeutiques
L'équipe allemande de l'université de Georg-August de Göttingen parvient au même résultat mais dans une moindre mesure. Leurs expériences, menées sur des particules virales modifiées pour exprimer la protéineprotéine S spécifique du variant indien et non le virion naturel, concluent que les anticorps neutralisants issus des vaccins à ARNm sont environ 3 fois moins efficaces, et ceux des patients convalescents le sont également 2 fois moins. De plus, ils se sont aussi penchés sur l'efficacité des traitements basés sur les anticorps monoclonauxanticorps monoclonaux, dont le Bamlanivimab, conçu par Roche. En monothérapie, ce dernier ne parvient pas à bloquer l'entrée du virusvirus dans les cellules.
Comme le variant sud-africain ou brésilien avant lui, le variant indien donne du fil à retordre à nos défenses immunitaires, tout en infectant mieux les cellules. En cause ? Un ensemble de mutations situées tout le long de la protéine S qui modifient les cibles des anticorps neutralisants ou thérapeutiques, notamment sur la position 484 (E484K ou E484Q). Dans le cas des anticorps vaccinaux, cet échappement n'est que partiel et ne semble pas remettre en cause l'efficacité des vaccins à ARNm de Pfizer et Moderna. À ce jour, il n'y a pas d'informations sur les autres vaccins autorisés comme celui d'AstraZenecaAstraZeneca ou de Johnson & Johnson. Des publications relues par les pairs devraient bientôt paraître pour confirmer ces prépublications.