La perte de poids serait un facteur prédictif des futurs troubles alimentaires, notamment l'anorexie et la boulimie, chez les jeunes femmes.


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    Les troubles du comportement alimentaire sont de plus en plus courants. Environ 13 % des femmes en sont victimes dans le monde. Certaines sous-populations, comme les sportifs, sont également beaucoup plus touchées. Il est primordial d'identifier les facteurs de risque prédisposant à la survenue de ces troubles à l'âge adulte pour mieux les endiguer à l'adolescence, période charnière où ces derniers se mettent généralement en place sous l'influence de diverses causes. Une récente étude publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition explore la relation entre perte de poids et futurs troubles du comportement alimentaire (TCA).

    La question de la causalité 

    Cette étude avait pour objectif d'évaluer si la perte de poids, caractérisée dans l'expérience comme la différence entre le poids passé le plus élevé d'une personne à sa taille adulte et son poids actuel, était corrélée à une apparition future de TCA comme l'anorexie nerveuse, la boulimieboulimie nerveuse, l'hyperphagie ou des techniques de la purge. En effet, l'identification des facteurs de risque est primordiale pour tenter d'agir avant l'apparition de la maladie et coordonner des programmes de préventionprévention efficaces, à l'instar de la lutte contre le tabagisme, par exemple. 

    Des données ont été récoltées chez 1.165 jeunes femmes concernées par leur image corporelle. Il s'agit d'un premier biais de sélection, les femmes ayant participé à des essais cliniquesessais cliniques antérieurs portant sur la prévention de tels troubles. Dans cette étude, elles devaient répondre à un questionnaire par an pendant trois ans au sujet de leurs pratiques alimentaires. Les résultats montrent alors qu'une perte de poids passée accroît le risque de voir émerger une anorexie nerveuse, une boulimie nerveuse ou des techniques de la purge. En revanche, la perte de poids passée ne serait pas un bon facteur prédictif pour l'hyperphagie. Néanmoins, avec ce type de design expérimental, difficile de savoir si les troubles étaient déjà présents et si ce sont eux qui ont entraîné les pertes de poids par le passé ou s'ils sont bien un facteur de risque de survenue des TCA. Dès lors, la perte de poids doit-elle être considérée comme un facteur de risque ou comme un marqueur diagnostique ?

    Les personnes qui désirent perdre du poids devraient être orientées vers une équipe de santé pluridisciplinaire. © svyatoslav lypynskyy, Adobe Stock
    Les personnes qui désirent perdre du poids devraient être orientées vers une équipe de santé pluridisciplinaire. © svyatoslav lypynskyy, Adobe Stock

    De l'importance de la prévention

    Les auteurs concluent tout de même ceci : « Les résultats fournissent de nouvelles preuves que les pertes de poids passées sont en corrélation avec l'apparition future de troubles du comportement alimentaire caractérisés par des restrictions alimentaires ou des comportements compensatoires de contrôle du poids et suggèrent que les femmes dont le poids a considérablement varié par le passé constituent un groupe à risque important à cibler avec des programmes de prévention. »

    En France, trop de programmes minceurs commerciaux et inefficaces subsistent encore. Certains engagent même des professionnels de santé pour promouvoir leur produit. Afin de réduire ces troubles, qui peuvent être un enfer à vivre pour les personnes atteintes, les consultations en diététique et en psychologie devraient être conseillées chez toutes les personnes désireuses de perdre du poids. Cela afin de ne pas mettre leur santé physiquephysique et mentale en danger, et, par la même occasion, ne pas gaspiller leur argentargent