Si la maladie de la vache folle refait surface trente ans après ce scandale sanitaire, c'est parce que des chercheurs pensent avoir établi sa possible origine. Et selon eux, les mesures de précaution en vigueur doivent être maintenues pour éviter le retour de la maladie et une nouvelle crise sanitaire.


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    Si plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer l'apparition de l'encéphalopathie spongiforme bovineencéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ou « maladie de la vachevache folle », au Royaume-Uni dans les années 1980, aucune n'a jusqu'ici pu être vérifiée de façon expérimentale.

    L'ESB appartient à la famille des maladies à prions, des maladies neurodégénératives qui existent chez de nombreux autres animaux (tremblante du mouton, par exemple) comme chez l'être humain (maladie de Creutzfeldt-Jakob). Les prions, des protéines qui peuvent devenir pathogènes en adoptant une forme anormale, sont différents dans chaque espèceespèce.

    En injectant une variante particulière de tremblante du moutontremblante du mouton (l'AS pour atypical scrapie) à des souris fabriquant le prion d'origine bovine (à la suite à une manipulation génétiquegénétique), les chercheurs ont montré non seulement que cette maladie avait la capacité de franchir la barrière des espèces mais que les rongeursrongeurs transgéniquestransgéniques développaient l'ESB, selon leur article publié dans la revue scientifique américaine PNAS.

    Des chercheurs pensent avoir établi l'origine possible de la maladie de la vache folle, un résultat qui montre selon eux l'importance de maintenir les mesures de précaution en vigueur pour éviter une réémergence de cette maladie. © Lou Besnoit, AFP, Archives
    Des chercheurs pensent avoir établi l'origine possible de la maladie de la vache folle, un résultat qui montre selon eux l'importance de maintenir les mesures de précaution en vigueur pour éviter une réémergence de cette maladie. © Lou Besnoit, AFP, Archives

    Une explication probable à l'apparition de la maladie

    Les souris génétiquement modifiées de la sorte sont « un très bon modèle, qui fonctionne bien pour savoir ce qui se passerait si on exposait des vaches à ces prions-là », a expliqué à l'AFP OlivierOlivier Andreoletti, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui a dirigé l'étude. « Ces résultats s'expliquent par la présence de faibles quantités d'ESB classique » de façon naturelle dans les prions d'AS, détaille l'INRA dans un communiqué. « Pour la première fois, ces données apportent une explication expérimentalement étayée à l'apparition » de la maladie de la vache folle au milieu des années 1980 au Royaume-Uni.

    Ces mesures sanitaires sont toujours en place, mais elles coûtent très cher

    L'ESB s'est ensuite propagée parmi les bovins dans « toute l'Europe, l'Amérique du Nord et de nombreux autres pays » vraisemblablement par le biais de leur alimentation comportant des farines de carcasses et d'abats d'animaux (bovins ou ovins) atteints d'encéphalopathie spongiforme. L'exposition de consommateurs à des produits issus de bovins infectés par l'ESB a été à l'origine de l'émergenceémergence d'une forme variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

    Le danger d'un retour aux pratiques non vertueuses  

    En Europe, les mesures sanitaires prises dans les années 1990 -- interdiction des farines animales, surveillance des contaminationscontaminations croisées, destruction des tissus à risque le plus élevé -- ont considérablement ralenti la courbe de l'épizootieépizootie.

    « Ces mesures sont toujours en place, mais elles coûtent très cher », ce qui tente les industriels et certains responsables sanitaires à pousser en faveur de leur élimination, « pour recommencer à recyclerrecycler ces protéines de bonne qualité » au lieu de les jeter, y voyant une alternative à l'importation de sojasoja, observe Olivier Andreoletti.

    Mais « s'il y a une source avérée d'ESB, le fait de recommencer ces pratiques non vertueuses » fait courir le risque de voir réémerger la maladie, avertit le chercheur.

     

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    © IES MANUEL GARCÍA BARBAR, CC by-nc 2.0