En étudiant le développement de la souris, des chercheurs viennent de faire une découverte majeure sur la formation du système nerveux parasympathique : ses neurones proviendraient, contrairement à ce que l'on croyait, de précurseurs de cellules gliales qui changeraient de destinée. Cette meilleure compréhension sera probablement utile pour mieux traiter des pathologies liées à cette partie du système nerveux autonome.

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    Le système nerveux parasympathique dériverait de cellules gliales immatures qui sont aussi à l’origine de cellules de Schwann. © Benedict Campbell, Wellcome Images, flickr, cc by nc nd 2.0 UK

    Le système nerveux parasympathique dériverait de cellules gliales immatures qui sont aussi à l’origine de cellules de Schwann. © Benedict Campbell, Wellcome Images, flickr, cc by nc nd 2.0 UK

    Le système nerveux autonome comprend les systèmes nerveux entériqueentérique, sympathique et parasympathique (ou vagal) qui contrôlent des fonctions involontaires : la respiration, la digestion, le système cardio-vasculaire... Le neurotransmetteur libéré dans le système nerveux parasympathique est l'acétylcholine. Lorsque l'embryon se développe, comment se forment les cellules du système nerveux parasympathique ?

    La question n'est pas tranchée mais, dans une étude effectuée au Karolinska Institutet (Suède), qui paraît en ligne dans Science, des chercheurs y apportent de nouvelles réponses. En travaillant sur le système parasympathique de l'embryon de souris (ganglions otiques...), ils ont montré que ces neuronesneurones se forment à partir de cellules glialescellules gliales immatures qui voyageraient le long des nerfsnerfs périphériques. De manière générale, les cellules gliales sont présentes dans les tissus nerveux, autour des neurones, et jouent un rôle nutritif.

    Sur ce schéma de neurone, on observe que les cellules de Schwann (en rouge) entourent l’axone. 1 : dendrite. 2 : axone. 3 : nœud de Ranvier. 4 : terminaisons nerveuses. 5 : cellule de Schwann. 6 : corps cellulaire. 7 : noyau. © NickGorton, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    Sur ce schéma de neurone, on observe que les cellules de Schwann (en rouge) entourent l’axone. 1 : dendrite. 2 : axone. 3 : nœud de Ranvier. 4 : terminaisons nerveuses. 5 : cellule de Schwann. 6 : corps cellulaire. 7 : noyau. © NickGorton, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    De futures cellules de Schwann changent de destin

    Les cellules gliales immatures à l'origine des neurones du système parasympathique sont particulièrement intéressantes. En effet, elles possèdent les propriétés de cellules souchescellules souches et pourraient être à l'origine de différents types cellulaires : des mélanocytesmélanocytes (les cellules pigmentées de la peau), mais aussi des cellules de Schwanncellules de Schwann, qui protègent l'axoneaxone des neurones.

    Or, jusqu'à présent, il était admis que les neurones du système parasympathique proviennent des cellules de la crête neurale, une population de cellules dont on sait qu'elles participent à la formation du système nerveux périphérique. Ces neurones, montrent les auteurs de cette étude, serait issus de cellules gliales immatures, celles qui sont en principe les précurseurs de cellules de Schwann. Certaines d'entre elles verraient leur destin changer. Voyageant sur de longues distances dans l'embryon le long des nerfs périphériques, elles formeraient les neurones du système parasympathique.

    Pour les chercheurs, il s'agit d'une découverte majeure qui pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements contre des désordres congénitaux grâce à la médecine régénératrice. Par exemple, l'une de ces affections du système nerveux autonomesystème nerveux autonome est la dysautonomie familiale qui se caractérise par une perte de sensations.