Le changement d’état d’une région du génome du virus de l’hépatite C serait nécessaire pour passer de la phase de traduction à celle de la réplication. En bloquant cet interrupteur sur la position « traduction », les chercheurs espèrent pouvoir contrôler et détruire le terrible virus.

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    Le virus de l'hépatite C se transmet notamment par les relations sexuelles non protégées et figure à ce titre dans la liste des infections sexuellement transmissibles (IST). Elle est d'ailleurs parmi les plus dangereuses. © Charles Rice, Wikipédia, DP

    Le virus de l'hépatite C se transmet notamment par les relations sexuelles non protégées et figure à ce titre dans la liste des infections sexuellement transmissibles (IST). Elle est d'ailleurs parmi les plus dangereuses. © Charles Rice, Wikipédia, DP

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    L'hépatite C est une inflammation du foie due à la présence d'un virus, le VHC, qui se transmet par l'échange de fluides corporels. Asymptomatique dans les premiers temps, la maladie évolue en hépatite chronique qui dégénère parfois en cirrhose ou en cancer du foie. Elle n'est pas anodine puisqu'elle concerne 170 millions de personnes à travers le monde, l'équivalent de la population du Nigéria, le septième pays le plus peuplé de la planète.

    Il existe des traitements contre l'hépatite C, mais malheureusement ils ne sont efficaces que contre un petit nombre de souches du virus. En effet, le VHC existe sous diverses formes car il jouit d'une très grande variabilité génétiquegénétique.

    Cependant, des chercheurs de l'University of Warwick, en Grande-Bretagne, annoncent avoir identifié ce qui pourrait être le talon d'Achille du virus. Une région du génomegénome, nommée SL9266, serait très bien conservée et se retrouverait dans toutes les formes virales. Elle consisterait en un interrupteur indispensable au développement du VHC. Le point de départ idéal pour créer un médicament qui le maintiendrait en position « Off ».

    Le VHC est un virus à ARN. Son patrimoine génétique se trouve dans un noyau recouvert d'une enveloppe. Les glycoprotéines de l'enveloppe permettent au virus de se lier et de pénétrer dans les cellules hépatiques. © Graham Colm, Wikipédia, DP

    Le VHC est un virus à ARN. Son patrimoine génétique se trouve dans un noyau recouvert d'une enveloppe. Les glycoprotéines de l'enveloppe permettent au virus de se lier et de pénétrer dans les cellules hépatiques. © Graham Colm, Wikipédia, DP

    L’interrupteur du VHC un jour sur le marché ?

    D'après le travail publié dans le journal Nucleic Acids Research, cette région est indispensable à la traduction de l'ARNARN génomiquegénomique en protéinesprotéines, et à la réplicationréplication, c'est-à-dire à la création de nouveaux virus. Les deux phases ne peuvent se produire simultanément, l'une succédant à l'autre.

    En collaboration avec les chimistes, ces scientifiques tentent de synthétiser la moléculemolécule idéale qui aura la structure et la forme spécifiques pour verrouiller cet interrupteur sur la position « traduction ». De ce fait, le VHC sera dans l'incapacité de se reproduire et d'infecter de nouvelles cellules. Celles qui auront été contaminées avant l'administration du médicament produiront les protéines virales en grande quantité, alertant le système immunitairesystème immunitaire. Celui-ci se débarrassera des cellules parasitées et surtout de leur invité indésirable.

    Sur le papier, la théorie est relativement simple. En pratique, l'équipe de scientifiques devra très probablement composer avec de nombreuses difficultés : trouver la molécule adéquate, s'assurer de son efficacité et de son innocuité, trouver le meilleur mode d'administration et la dose optimale, etc. Si le médicament vient un jour à circuler librement sur le marché mondial, ce ne sera pas avant de bien longues années...