Un vaste essai clinique mené auprès de 18.000 États-Uniens sur quatre ans va être entamé afin de vérifier les éventuels bienfaits des flavanols, des composants extraits du cacao. Les études préliminaires suggèrent qu’ils pourraient être utiles contre de nombreux troubles cardiovasculaires ou métaboliques. Notre médecin pourra-t-il à l’avenir nous prescrire un régime chocolaté ?

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    On répète souvent qu'il ne faut pas abuser des bonnes choses. Vin rouge ou chocolat figurent parmi les produits à consommer avec une certaine modération, du fait des effets hépatiques ou métaboliques qu'ils induisent. Néanmoins, malgré l'alcool, les sucres ou les graisses qu'ils peuvent contenir, tout n'est pas à jeter, loin de là. Certains de leurs composants pourraient bien avoir un intérêt sanitaire, notamment une famille de moléculesmolécules que la vigne et le cacaoyer partagent : les flavanols.

    Malheureusement, ils se noient au milieu de composés plus toxiques, quand les processus d'élaboration ne les détruisent pas, comme c'est le cas dans de nombreuses sucreries chocolatées. Peut-on concilier santé et plaisir des papilles ? Difficile de faire d'une pierre deux coups. Les chercheurs focalisent donc leurs études sur les effets des flavanols à des doses importantes sur la santé.

    Des essais cliniques pionniers, menés sur de petits groupes, ont semble-t-il révélé les avantages de cette famille de molécules : amélioration de la pressionpression sanguine, de l'utilisation de l'insuline par l'organisme ou de la santé des artères, associée à une baisse de la cholestérolémie. Entre autres. Des recherches menées à petite échelle qui demandent à être généralisées avec des échantillons plus imposants. C'est ce qui est en train de se tramer outre-Atlantique, puisque la célèbre JoAnn Manson, médecin épidémiologiste au Brigham and Women’s Hospital de Boston, rassemble actuellement 18.000 hommes et femmes des États-Unis pour tester les bienfaits de pilules aux flavanols.

    Les graines de cacao, à l’instar des raisins ou du thé, contiennent des quantités importantes de flavanols. Mais celles-ci disparaissent le plus souvent du chocolat à cause des processus de fabrication. © SuperManu, Flickr, cc by sa 2.5

    Les graines de cacao, à l’instar des raisins ou du thé, contiennent des quantités importantes de flavanols. Mais celles-ci disparaissent le plus souvent du chocolat à cause des processus de fabrication. © SuperManu, Flickr, cc by sa 2.5

    Les éventuels bienfaits des flavanols et des vitamines

    Cette recherche est soutenue par plusieurs partenaires, tels que l'Institut national états-unien du cœur, du poumon et du sang (NHLBI), ainsi que de... Mars, le célèbre fabricant de nombreuses sucreries chocolatées. Étant donné l'intérêt croissant des bienfaits du chocolat, le géant des confiseries a breveté une technique lui permettant d'extraire d'importantes quantités de flavanols depuis la graine de cacao. À l'instar d'autres compagnies, l'entreprise vend même des capsules conçues à partir d'extraits cacaotés.

    Les scientifiques fabriquent des pilules contenant des concentrations en flavanols bien plus élevées encore, dotées d'un revêtement sans goût. Une partie des participants, pour l'essentiel recrutés depuis diverses cohortes, sera amenée à avaler deux de ces comprimés chaque jour pendant quatre ans. Une autre partie mangera des placébos. Évidemment, aucun des sujets ne saura ce qu'il aura en bouche, ni même les scientifiques ayant imaginé le protocoleprotocole. Objectif : à la fin de la recherche, comparer les deux groupes afin de voir si les résidus de cacao préservent effectivement la santé.

    En parallèle, les auteurs comptent évaluer l'effet d'un cocktail multivitaminé sur la préventionprévention des cancerscancers, selon un protocole similaire. JoAnn Manson mène actuellement un autre essai cliniqueessai clinique sur les éventuels bienfaits d'une supplémentation en vitamine D. Les résultats sont attendus dans trois ans. Pour les bénéfices des flavanols ou des cocktails multivitaminés, il faudra se montrer plus patient encore.