Aujourd'hui, 3 Français sur 5 pensent que vapoter est au moins aussi dangereux que fumer, une méfiance à rebours du consensus scientifique. La crise de confiance qui entoure la cigarette électronique est injustifiée pour l'Académie de Médecine. Selon les sages de l'institution, la e-cigarette est un outil efficace de réduction et de prévention des risques mieux contrôlé en France qu'aux États-Unis.


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    Les fumeurs qui envisagent de passer à la cigarette électronique « au lieu du tabac ne doivent pas hésiter », estime jeudi l'Académie de médecine, soulignant que ce produit « utile à l'arrêt du tabac » est mieux contrôlé en France qu'aux États-Unis.

    L'institution s'inquiète des effets pervers que pourrait provoquer la « crise de confiance » dans le vapotage, liée à la soudaine épidémie de pathologies pulmonaires observée aux États-Unis et au rapport prudent de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), considérant les e-cigarettes « probablement moins toxiques que les cigarettes », mais comme « incontestablement nocives ».

    Une crise de confiance à rebours du consensus scientifique

    D'après un sondage BVA réalisé pour l'association pro-vapotage Sovape en septembre, 3 Français sur 5 pensent désormais que vapoter est au moins aussi dangereux que fumer, à rebours du consensus scientifique. « Cette crise de confiance pourrait causer la mort de milliers de fumeurs alors que le tabac tue la moitié de ses fidèles consommateurs », craint l'Académie dans un communiqué.

    Elle fait valoir qu'en France, « les cigarettes électroniquescigarettes électroniques relèvent de normes de qualité et de sécurité, à l'inverse des États-Unis », et que la cause principale de l'épidémie d'atteintes pulmonaires aux États-Unis est un détournement de l'usage des cigarettes électroniques avec un contenu nocif -- probablement une huile de vitamine E ajoutée dans des recharges au cannabis vendues sur le marché noir.

    L'Agence sanitaire Santé publique France estime que 700.000 fumeurs quotidiens ont arrêté le tabac avec l'aide de la cigarette électronique entre 2010 et 2017. © Deineka, Adobe Stock
    L'Agence sanitaire Santé publique France estime que 700.000 fumeurs quotidiens ont arrêté le tabac avec l'aide de la cigarette électronique entre 2010 et 2017. © Deineka, Adobe Stock

    Les pro-vapotage montent au créneau

    L'académie ajoute que le vapotage aide à l'arrêt et à la diminution de la consommation de tabac et souligne qu'on ne fait pas face en France à un « mésusage » de ce produit par les mineurs, comme c'est le cas outre-Atlantique, du fait d'un « défaut de réglementation ». Les liquidesliquides contiennent, la plupart du temps, de la nicotine. Cette substance fortement addictive également présente dans le tabac peut affecter le développement du cerveau avant 25 ans et, selon certaines études, avoir un effet néfaste sur celui des adultes.

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    En revanche, les liquides vapotés n'incluent pas de nombreuses substances dangereuses que l'on trouve lorsque l'on fume du tabac, comme le goudron (cancérigène) ou le monoxyde de carbonemonoxyde de carbone (facteur de maladies cardiovasculairesmaladies cardiovasculaires).

    Mais la vapeur contient des particules finesparticules fines qui pénètrent les poumonspoumons. Il y a de « nombreuses substances potentiellement toxiques », a conclu un rapport des Académies américaines des sciences, publié en 2018. Il faudra toutefois attendre des études sur plusieurs décennies pour avoir la certitude des effets à long terme de ces substances sur les cellules du corps.

    Le saviez-vous ?

    Le vapotage consiste à inhaler des vapeurs créées par le chauffage à haute température d'un liquide à l'intérieur de la cigarette électronique. Avec 1,8 million de vapoteurs quotidiens et 820 millions d'euros de chiffre d'affaires, la France est le 3e marché mondial de l'e-cigarette après les États-Unis et le Royaume-Uni, selon une étude du cabinet Xerfi en 2018.