Les probiotiques, ces aliments qui contiennent des bactéries vivantes, auraient un effet bénéfique. C'est ce que vient de démontrer une étude sur la souris qui met en évidence le rôle joué par la flore bactérienne de l'intestin sur le métabolisme. Un rôle bien plus important qu'on le croyait.

au sommaire


    Lactobacillus rhamnosus (à gauche) et L. paracasei (à droite), deux bactéries répandues dans les produits lactés. © Nestlé

    Lactobacillus rhamnosus (à gauche) et L. paracasei (à droite), deux bactéries répandues dans les produits lactés. © Nestlé

    On sait depuis longtemps que la flore intestinale aide la digestion et on soupçonne de plus en plus cet écosystèmeécosystème bactérien de remplir d'autres fonctions, capitales pour le bon fonctionnement de l'organisme. On en a parlé pour l'obésité et même pour les allergies. Mais les scientifiques restaient sceptiques sur les probiotiques, ces aliments enrichis en bactéries vivantes, choisies parmi des espècesespèces connues pour se trouver dans l'intestin. Notre tube digestif contient au moins plusieurs centaines d'espèces de bactéries, voire plusieurs milliers, et le nombre d'individus attendraient cent mille milliards. Quelques millions de bactéries supplémentaires ont-elles vraiment une influence ? Et comment choisir les espèces ?

    Une équipe comprenant des chercheurs de l'Imperial College (Londres) et de la société Nestlé (Nestlé Research Center, Lausanne) se penche sur la question avec insistance depuis quelque temps. En 2006, ces scientifiques avaient remplacé la flore bactérienneflore bactérienne de l'intestin de souris par des micro-organismes provenant d'êtres humains. L'effet, plutôt dévastateur, avait concerné de larges pans du métabolismemétabolisme des malheureuses souris. Cette année, l'équipe récidiverécidive, en ajoutant à la ration alimentaire de souris une des bactéries présentes dans l'intestin humain, Lactobacillus rhamnosus pour l'un des lots de souris de l'expérience et Lactobacillus paracasei pour un autre.

    Une bactérie de plus et tout change...

    Cette fois, les effets sont plutôt bénéfiques et, surtout, très marqués, d'après les résultats publiés dans la revue Molecular Systems Biology. Après deux semaines de ce traitement, les chercheurs ont analysé une série de marqueurs du métabolisme, dans les excréments, l'urine, le sang et le foiefoie. Conclusion : le simple apport d'une nouvelle espèce bactérienne change significativement le métabolisme de la souris. La modification la plus spectaculaire concernait la production d'acidesacides biliaires, qui était diminuée. Parce qu'ils favorisent l'absorptionabsorption des graisses dans l'intestin grêleintestin grêle, l'introduction des lactobacilles aurait donc tendance à faire garder la ligne aux souris.

    Les chercheurs espèrent que leur étude débouche sur des thérapiesthérapies nouvelles, faisant appel aux probiotiques. Ces résultats doivent aussi être du goût de Nestlé, qui, justement, produit des yaourtsyaourts enrichis de bactéries... Ce travail révèle surtout notre méconnaissance des rôles joués par notre flore bactérienne et de la manière dont vit cet écosystème intime. Les aliments probiotiques font partie de notre vie quotidienne. Les fromages, la bière, les fruits, la salade colportent leur lot de micro-organismes et, finalement, on ne sait pas trop ce qu'il en advient...