La France est particulièrement exposée aux tornades en Europe, avec certains départements subissant une incidence plus élevée que d'autres. Où ces phénomènes météorologiques frappent-ils le plus fréquemment dans notre pays ? Décryptage des zones à risques en France.


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    On enregistre entre 10 et 50 tornades par an en moyenne dans notre pays. Cependant, le chiffre réel est probablement beaucoup plus élevé car la plupart des tornades françaises passent inaperçues et ne sont jamais répertoriées ! En effet, beaucoup de tornades se produisent dans des zones agricoles ou naturelles, parfois la nuit, et aucun témoin n'est présent pour les signaler. Les tornades françaises sont donc comptabilisées lorsqu'elles sont filmées ou photographiées, ou bien lorsque ces événements météorologiques font des dégâts.

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    Quelle a été la plus forte tornade enregistrée dans le monde ?

    Même si les États-Unis détiennent le record de tornades au monde, l'Europe est aussi une zone « tornadique » : les pays européens les plus balayés par les tornades sont ceux présents sur la ligne qui s'étire du nord de la France, jusqu'aux Pays-Bas, la Pologne et les pays de l'Est. Le sud de l'Europe est également touché, en particulier l'Italie.

    L'extrême nord, la zone la plus tornadique de France

    L'extrême nord de la France est donc la zone la plus touchée par les tornades, particulièrement entre mai et octobre, avec un pic en août : il s'agit en quelque sorte de notre « allée des tornades françaises », en référence à la Tornado Alley des États-Unis. En dehors de cette allée, les tornades restent possibles absolument partout en France, mais selon l'Observatoire français des tornades et des orages violents Keraunos, les zones de France les plus concernées sont :

    • la Normandie ;
    • le Nord-Pas-de-Calais ;
    • la Charente-Maritime ;
    • le long du littoral du Var ;
    • l'Aude.

    Tornades : une question de météo, mais aussi de terrain

    Alors, qu'est-ce qui attire autant les tornades dans les régions du nord ? Ces zones sont tout d'abord très exposées aux flux perturbés, mais il s'agit aussi de zones très plates : les champs de céréales et autres terresterres agricoles sont le terrain de formation et d'intensification préféré des tornades. Ces tourbillonstourbillons se forment en effet plus facilement sur des terrains plats et assez vides, cela leur permet également de parcourir de plus grandes distances sans se disloquer, car il y a très peu d'obstacles. Les tornades françaises, souvent de faible intensité, ne résistent pas en effet aux reliefs ou bâtiments des villes et se désagrègent facilement.

    C'est d'ailleurs la même configuration de terrains que l'on retrouve dans les grandes plaines américaines. C'est dans l'extrême nord du pays que les tornades les plus violentes de France se sont produites, comme celle d'Hautmont du 3 août 2008, dans le département du Nord, qui a provoqué la mort de 3 personnes.

    La tornade de Hautmont en 2008 est l'une des catastrophes météo les plus marquantes du nord de la France. © France 3 Hauts-de-France

    Les littoraux du sud : des zones à risques pour les tornades

    En ce qui concerne les régions du sud, la plupart des tornades sont observées sur les littoraux, selon Keraunos : l'est des Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes. Dans ce cas, il s'agit la plupart du temps de trombes marinestrombes marines (des tornades sur l'eau) qui se forment en mer et qui finissent leur course dans les terres.

    Les trombes marines qui se transforment en tornade sur terre sont en général de très courte duréedurée et font peu de dégâts, hormis sur les plages. Elles s'affaiblissent souvent en quelques secondes ou quelques minutes en parcourant les plages. Il est donc rare, mais toujours possible, que ces tornades du sud fassent de gros dégâts et des victimes.

    À l'inverse, les zones qui ne sont jamais, ou quasiment jamais, touchées par les tornades sont les zones montagneuses : les reliefs des Pyrénées, des Alpes, du Massif central, du Jura et des Vosges. Le risque n'est pas nul, mais infime.