Les arbres les plus hauts du monde ne dépassent guère les 100 mètres. Mais qu’est-ce qui les empêche de grandir indéfiniment ? Voici pourquoi vous ne verrez jamais un sapin de 200 mètres.


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    Contrairement à un humain, l'arbre connaît une croissance continue tout au long de sa vie. C'est d'ailleurs en mesurant son nombre de cernes que l'on peut calculer son âge (la méthode de datation est la dendrochronologie). L’arbre le plus grand, un séquoia à feuilles d'if (Sequoia sempervirens), grandit ainsi de 25 cm par an en moyenne. Pour autant, le plus haut spécimen connu mesure 115,55 mètres et l'on n'a jusqu'ici jamais trouvé d'arbre dépassant les 120 mètres.

    Hauteur de l’arbre : plus il est grand, plus il risque l’embolie

    Pour transporter l'eau et les nutrimentsnutriments depuis les racines jusqu'aux feuilles, l’arbre utilise deux mécanismes : l’évapotranspiration, qui aspire les moléculesmolécules d'eau vers les feuilles, et la capillaritécapillarité. La sève brute circule dans les trachéides, des cellules mortes qui possèdent des valves pour faire circuler l'eau vers le haut. Or, plus l'arbre est haut, plus la pressionpression diminue à l'intérieur de ces trachéides en raison de la gravitégravité. Lorsque la pression est trop faible, l'arbre risque un phénomène de cavitationcavitation appelée « embolieembolie du xylème », c'est-à-dire la formation de bulles d'airair dans les vaisseaux qui empêchent le passage de la sève.

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    Pour se prémunir de cette cavitation, l'arbre réduit la taille des trachéides dans les parties hautes pour augmenter la pression dans les cellules. Mais ce rétrécissement a un prix : moins d'eau parvient jusqu'aux feuilles, lesquelles, en conséquence, réduisent leur photosynthèse et donc la croissance et l'évapotranspiration. Au-delà d'une certaine taille, les cellules sont tellement étroites que plus aucune goutte d'eau ne parvient aux branches qui dépérissent et meurent.

    Au-delà d’une certaine taille, la pression devient trop faible dans les vaisseaux et l’arbre risque une embolie du xylème, l’obligeant à rétrécir ses cellules. © Metsa, iNaturalist
    Au-delà d’une certaine taille, la pression devient trop faible dans les vaisseaux et l’arbre risque une embolie du xylème, l’obligeant à rétrécir ses cellules. © Metsa, iNaturalist

    Les arbres les plus hauts

    Une étude publiée dans la revue Nature en 2004 estime que la taille maximale d'un séquoia géant est ainsi limitée à 122 ou 130 m. Une autre étude de 2008 publiée dans PNAS porta sur le sapin de Douglassapin de Douglas, l'un des autres conifères pouvant atteindre des tailles record ; celui-ci parvient à une hauteur maximale théorique de 138 mètres (entre 131 m et 145 m en prenant en compte la marge d'erreur). Le plus haut sapin de Douglas connu, situé à Coos County, dans l'Oregon (États-Unis), mesure aujourd'hui 99,7 m. Le Centurion, dans la vallée de l'Arve, en Australie, est lui le plus grand eucalyptuseucalyptus vivant et mesure 99,8 m de haut.

     

    15 arbres remarquables à protéger

    Le chêne d’Henri IV dans le Tar-et-GaronneL'Érable de Montpellier dans les Deux-SèvresLes platanes du Musée Pétrarque dans le VaucluseLe hêtre monumental du TarnLe platane du château de la Bûcherie dans l’OiseLe cèdre pleureur des Hauts-de-SeineLes cormiers du Bas-RhinLes vieux ifs de la MancheLes tilleuls de l'abbaye de Noirlac dans le CherLe cade tourmenté de l’AudeLe châtaignier millénaire du FinistèreLe chêne sur son rocher corseLes châtaigniers millénaires de la Corse-du-SudLe pistachier lentisque de la CorseLes oliviers du Musée Renoir dans les Alpes-Maritimes
    Le chêne d’Henri IV dans le Tar-et-Garonne

    Dans les traditions populaires, on retrouve souvent nos vieux arbresarbres comme compagnons provisoires d'un héros de l'histoire de France. Saint Louis rendait la justice sous un chêne, Jeanne d'Arc priait près d'un tilleultilleul et Napoléon observait les champs de bataille depuis des points de vue ornés d'un grand arbre servant de repère. Près de la commune de Merles, dans le Tarn-et-Garonne, une fontaine abreuva en 1579 le bon roi Henri IVHenri IV, de passage sur ces terresterres. Le gros chêne, qui domine le site, accueillit-il le Vert-Galant pour un repos réparateur, on peut l'imaginer. Toujours est-il que le chêne est depuis longtemps appelé au pays le chêne d'Henri IV.

    Cet arbre est un chêne pédonculé, appartenant à la famille des Fagacées, présent dans tout l'hémisphère Nordhémisphère Nord mais préférant les altitudes inférieures à 1.300 mètres. Ce Quercus robur, chêne robuste, peut dépasser les 40 mètres de hauteur et son envergure est tout aussi impressionnante. Il vit gaillardement jusqu'à 500 ans et peut atteindre le millénaire. Le boisbois de chêne est un matériaumatériau majeur dont les qualités sont remarquables en charpenterie, en menuiserie, en tonnellerie ; évidemment, il est incontournable en ébénisterie. C'est un bois de cheminéecheminée qui chauffe bien et se consume lentement. Ses fruits, les glands, nourrissent les cochons et les sanglierssangliers. Autrefois, les tanneries récupéraient les écorces pour le tannage du cuir. Enfin, la sciure de chêne a fait les beaux jours de l'industrie papetière.

    © Georges FetermanGeorges Feterman, Futura