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    Nous ne retiendrons, ici, que quelques mines historiques françaises. La production minière française était très importante au début du siècle (premier producteur mondial) avec les mines de la Lucette. 

    L'exploitation de ces mines s'est arrêtée en 1934. En 1991, exploitation, pour un an, du gisementgisement des Brouzils (85) qui possède environ 9.000 tonnes de Sb de réserve. La production a été de 760 tonnes. En 1992, en raison de la dépression des cours, l'exploitation a été arrêtée.

    Calcite et antimony. © Dguedenl, <em>Wikimedia commons,</em> CC 4.0
    Calcite et antimony. © Dguedenl, Wikimedia commons, CC 4.0

    Mines de la Lucette en Mayenne

    L'entreprise Produits chimiques de Lucette a repris, en janvier 2001, l'ensemble de l'activité industrielle et commerciale de Mines de la Lucette, sur le site du Genest-Saint-Isle, en Mayenne (53) et demeure le spécialiste de l'antimoine et de ses dérivés. Société du groupe américain Safeguard I.F. et de sa filiale en Europe Sudamin, elle fabrique et commercialise une large gamme de produits dérivés de l'antimoine, par exemple :

    • triox : oxydes d'antimoine en poudre de couleur blanche ;
    • antimoniate de soudesoude : poudre sèche de couleur blanc cassé ;
    • trisulfure d'antimoine : morceaux ou poudre ;
    • régule : métal d'antimoine, lingots ou morceaux.

    Le Genest-Saint-Isle à 11 kilomètres de Laval est chef-lieu de canton. Ce territoire est  bordé par le Vicoin. En 1696, on y entretenait des landes. Neuf métairies faisaient valoir « de bonnes terres et de bons prés » et produisaient du seigle, de l'avoineavoine du sarrasin et des pommes. L'abbé Angot note que cette récolte de pommes fut très abondante en 1628 et qu'en janvier 1629 « on en voyait encore beaucoup dans les arbresarbres et dessous ». Le Genest recensait 49 fermes en 1843. De nos jours, la commune vit au milieu de ses nombreux pâturages. Jadis, ses anciennes mines d'or et d'antimoine de La Lucette lui ont fait connaître une grande notoriété.

    Mines d'antimoine dites mines de Meria en Haute-Corse

    Une autre mine, en Haute-Corse, description selon le Ministère de la culture :

    • Mines d'antimoine dites Mines de Meria, Haute-Corse ; lieu-dit  Fossato ; San Martino ; Tufi Bianchi ; Vallone ; Vetrice.
    • Époque de constructionconstruction XIXe siècle.
    • Historique : le gisement de Meria, figuré sur le Plan Terrier dressé en 1793, fait l'objet de nombreux travaux de recherche à partir du milieu du XIXe siècle. Plusieurs filonsfilons sont reconnus, notamment ceux de Fossato, San Martino et Vallone. De 1855 à 1857, Antoine Pietri, juge de paix à Brando, son frère Marc et Dominique Antony demeurant à Morsiglia sont autorisés à réaliser des fouilles au lieu-dit Pastina, près de la chapelle San Martino. Ils obtiennent la concession le 10 mars 1858. La mise en valeur du site concerne les filons de Fossato et surtout de San Martino.

    L'exploitation est régulière puis connaît un ralentissement jusqu'en 1878, date à laquelle la concession est reprise par un consortium anglais dirigé par Charles Galland. La Société des Mines de Meria est créée. Les travaux d'exploitation sont dirigés par l'ingénieur Duranteau. En 1884, Galland est déclaré seul concessionnaire. Au lendemain de sa mort survenue au cours de l'année, la concession est attribuée à Antoine Franceschi de Rogliano, son légataire testamentaire. Des difficultés financières entraînent la vente par adjudication de l'exploitation le 13 mai 1898. Celle-ci est attribuée à la Société Corse des mines d'antimoine de Meria, fondée par des hommes d'affaires bastiais : Étienne-Louis et Charles Orenga, les frères Dominiquefrères Dominique et Fortuné Thiers, Jean-Antoine Musso, Philippe-Auguste Pierangeli.

    Le filon de Vallone, reconnu dans les années 1870, donne lieu à une exploitation de 1883 à 1913. D'importants aménagements tel le creusement des travers-bancs Giannoni et Orenga sont réalisés. En 1908, la Société corse des Mines d'antimoine de Meria fait faillite ; la Société anonyme des Mines de Meria lui succède. Celle-ci donne un nouvel élanélan à l'exploitation du site, modernise les installations avec l'implantation sur le secteur de Vallone d'une laverie et fait construire à San Martino une centrale électrique en 1911.

    En raison d'une dégradation de la situation économique, la société est mise en liquidation en 1914. En 1926, la concession est cédée à la Société minière du Cap Corse dont le siège social est à Ivry, sous la direction de l'ingénieur Flavigny-Barrois.

    En 1952, la Société d'études et de recherches pour l'antimoine, filiale de la Société nouvelle des mines de la Lucette, reprend la concession. Elle envisage d'exploiter de nouveaux filons en Corse, aux lieux-dits Belle Fachieri à Luri et San Martino à Meria, avec l'aide de 16 ouvriers mineurs, mais le projet est vite abandonné.

    En 1983, la Société nouvelle des mines de la Lucette devient concessionnaire des mines d'antimoine de Luri et Meria, mais elle se désengage rapidement. L'exploitation du gisement de Meria, le plus important des gisements d'antimoine du Cap Corse, a fourni plus de 5.600 tonnes d'antimoine métal. Ce sont principalement les filons de San Martino et de Vallone qui ont été valorisés.