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Une bastide (de l'occitan bastida)) est le nom désignant quelque 200 à 300 villes ou villages neufs fondés dans le sud-ouest de la France entre 1229 (le Traité de Paris) et 1373, répondant à un certain nombre de caractéristiques d'ordres économique, politique et architectural. Parmi les plus connues, la bastide de Navarrenx.
Pour Odon de Saint-Blanquat, « une ville est une bastide quand les textes relatifs à sa fondation la qualifient ainsi » (1941). D'où les grandes caractéristiques des bastides : une bastide est une ville, il existe un acte fondateur et des textes originels.
Il s'agissait souvent soit de villages absorbés, soit d'un lieu mythique, ou encore d'un grand carrefour où se déroulait déjà un commerce.
Navarrenx, bastide étape du chemin de Compostelle
La bastide de Navarrenx est connue pour être une étape dans les chemins de Compostelle : « Le village est une étape importante sur la route de Compostelle par la voie du Puy. Aux portesportes de la Soule et de la Basse Navarre, le site est aussi un carrefour de chemins conduisant aux cols du Somport à l'est ou de Roncevaux à l'ouest. Au confluent du gave d'Oloron et de la rivière du Larroder, il offre la possibilité de franchir par des gués assez sûrs un gave alors torrentueux et capricieux. En 1316, le bourg médiéval reçoit le statut de bastide de la vicomtesse Marguerite Mathilde de Béarn, ville de Gaston VII. Elle octroie une charte donnant les avantages du for de Morlaas avec les privilèges et libertés qui y sont attachés, une exemption de quinze ans de service militaire et la création d'un marché un mercredi par quinzaine. » (Texte du CRDP de Bordeaux).
Caractéristiques des bastides
La population augmente, les échanges économiques se développent, des villes nouvelles sont créées dans l'espace rural : les bastides sont des cités neuves dans lesquelles la place du marché tient le rôle principal. La cité est conçue à partir de la place ; autour d'elle, des lots de six ou sept mètres de largeur (longueur des poutrespoutres). Les maisons y sont en pierre. Après la fondation, certaines bastides s'étendent selon le même plan en damier : Nay par exemple ; ou restent des villages (Bruges par exemple) et, actuellement, révèlent mieux les détails des structures anciennes.
L'architecture d'une bastide est un damier parfait ou adaptation aux conditions locales ou encore extension d'un hameau existant, ou d'un bourg blotti autour de son château (Arzacq) ; dans d'autres cas, le développement se fait selon un allongement privilégié (Gan).
La fondation d'une bastide fait l'objet d'un texte, la charte de coutume donnant des garanties pour attirer les habitants : ils sont mieux protégés qu'ailleurs en cas de dette, et ils ont des exemptions militaires. La cité est administrée par des « jurats ». Des impôts sont prévus : les libertés, mais en contrepartie ils ont un pouvoir central fort.
Dernier type de ville apparu, les bastides sont au nombre de 350 dans le Sud-Ouest ; leur modèle de ville en damier est utilisé dans d'autres pays d'Europe. Leur création correspond à un aménagement du territoire de grande ampleur. Les bastides ont leur fonction commerciale située au cœur de la ville, l'église en est donc reportée hors de la place. Par souci égalitaire, la gestion de la ville est faite par des citoyens, mais se met en place un contrôle strict de la population imposable. La création de nouveaux îlots de maisons est facile : la ville est ouverte.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, les bastides sont souvent bâties dans les vallées, il n'est plus nécessaire de prévoir un site stratégique en hauteur.
Les plus belles bastides des Pyrénées-Atlantiques
Ainhoa, Arzacq-Arraziguet, Assat, Asson, Bellocq, Bougarber, Bruges, Gan, Garlin, Navarrenx, Nay, La Bastide-Clairence, Labastide-Villefranche, Lestelle-Bétharram, Montaut, Rébénacq, Vielleségure.
Pour en savoir plus sur les bastides
- Gilles Bernard, L'aventure des bastides du Sud-Ouest, Toulouse, Privat, 1993, 160 p.
- Alain Lauret, Raymond Malebranche, Gilles Seraphin, Bastides, villes nouvelles du Moyen Âge, Cahors, éd. Études et Communication, 1988, 296 p.
- Odon de Saint-Blanquat, Qu'est-ce qu'une bastide ?, Cahiers du C.E.B., Villefranche-de-Rouergue, éd. du Centre d'étude des Bastides, Imp. Grapho 12, 1992, n°1, p.6-15.
À consulter
- Le site du Centre d'études des bastides
- Association Bastides 64
- Le Centre d'étude des bastides des bastides dispose d'une banque de données, de publications (en français) et développe un projet européen de coopération. Il recherche parmi les universitaires et les responsables municipaux de ces villes des personnes intéressées à nouer des contacts, des échanges, visites. Contact : [email protected] et CEB - Boîte Postale 3 - 47150 Monflanquin (France)