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    Originaire des îles Moluques, dans l'océan Indien, le giroflier, Syzygium aromaticum, est un arbre de 20 mètres de haut, d'une forme conique ou pyramidale. Il se développe sur des zones tropicales et maritimes aux sols bien drainés. Le giroflier appartient à la famille des Myrtacées, il est également appelé girofle.

    Les clous de girofle sont en réalité les boutons de ses fleurs avant leur éclosion. Ses feuilles de couleurcouleur vert foncé sont effilées, coriaces et persistantes. Ses fleurs sont blanches, légèrement rosées. Elles sont groupées en petites cymes compactes et ramifiées. Le calicecalice, rouge et long, contient un bouton de fleur, qui s'ouvre en révélant quatre pétales.

    Si elle est fécondée, la fleur du giroflier donne un fruit appelé mère de girofle ou antofle. La partie la plus aromatiquearomatique, et donc la plus prisée, n'est pas le fruit mais le bouton non éclos aux pétales encore soudés les uns aux autres. Découvrez ici l'histoire du giroflier, son mode de culture ainsi que ses vertus médicinales.

    L'histoire du giroflier

    Il est difficile de dater l'apparition du commerce des clous de girofle mais des fouilles récentes sur le site de Terqa en Syrie ont mis au jour des clous de girofle datés de plus de 1.700 ans avant notre ère. Pas étonnant que Spline l'Ancien les mentionne plus tard dans son célèbre Naturalis Historia. Durant les grandes heures de Rome, le vin chaud de girofle était servi aux hommes en « panne de vigueur » afin d'être à la hauteur des orgies de l'époque. Plus tard, au Moyen Âge, les clous de girofle servaient encore d'aphrodisiaque et de filtre d'amour. Entre les XVe et XVIIe siècles, les Hollandais s'installèrent dans les îles Moluques et obtinrent par la force, la maîtrise des exportations de girofle. Ce monopole a été cassé au début du XIXe siècle grâce à la ténacitéténacité d'un agronome français, missionnaire et administrateur colonial, nommé Pierre Poivre.

    Culture et récolte du giroflier

    Les boutons du giroflier sont récoltés avant qu'ils n'éclosent car, en s'ouvrant, la fleur perd une grande partie de son arôme. Les boutons sont traditionnellement séchés au soleilsoleil et régulièrement retournés afin d'éviter qu'ils ne pourrissent. Une fois secs, les boutons floraux prennent une couleur terre de Sienne. Ils sont ensuite débarrassés de leur tige. C'est ainsi qu'est produite l'épice nommée clou de girofle. Un giroflier adulte produit, chaque année, en moyenne 2,5 kilos de clous de girofle.

    L'Indonésie est le plus gros producteur et également le plus gros consommateur de clou de girofle. Zanzibar et Madagascar sont respectivement second et troisième dans l'exportation de girofle, tant sous forme d'épices que d'huile essentielle. En raison de leur taille et de leur qualité, les clous de girofle de l'île d'Ambon, aux Moluques, demeurent les plus réputés.

     En Asie, une légende dit que porter des clous de girofle sur soi permet d'attirer les personnes du sexe opposé et d'apporter du réconfort à ceux qui sont en deuil. © pilipphoto, Fotolia
     En Asie, une légende dit que porter des clous de girofle sur soi permet d'attirer les personnes du sexe opposé et d'apporter du réconfort à ceux qui sont en deuil. © pilipphoto, Fotolia

    Le girofle, une plante médicinale

    Les propriétés antiseptiquesantiseptiques et anesthésiquesanesthésiques des boutons floraux du giroflier sont reconnues depuis fort longtemps et indiquées dans les douleurs dentaires. Il suffit de coincer un morceau entre deux dents et de mordre dedans pour que le principe actif fasse son effet. Il existe bien d'autres cas pour lesquels les clous de girofle servent de remède, notamment au regard de ses propriétés anti-inflammatoiresanti-inflammatoires.

    Champ lexical : giroflier | syzygium aromaticum

    Phytothérapie

    Note. La phytothérapie est utilisée en médecine traditionnelle depuis des siècles. Son efficacité et son innocuité restent toujours discutées. Et pour cause, comme l’explique l’Organisation mondiale de la Santé dans un rapport de 1998, « un nombre relativement petit d'espèces de plantes ont été étudiées pour d’éventuelles applications médicales ». Cet article s’inscrit naturellement dans cette démarche. Ajoutons que compte tenu des risques éventuels d’effets indésirables, d’interactions médicamenteuses voire de toxicité de certaines plantes, informez toujours votre médecin, si vous recourez régulièrement à la phytothérapie.

    Bibliographie :

    • Guide des plantes qui soignent, édition Vidal, 2010.
    • L'Encyclopédie des plantes médicinales, édition Larousse, 2001 et 2017.
    • Les plantes médicinales, Institut européen des substances végétales, mars 2015. 
    • Ma bible des huiles essentielles, Danièle Festy, éditions Leduc.s, 2017.
    • Les huiles essentielles chémotypées, Dominique Baudoux et M.L. Breda, édition JMO.