Les géants de Tsavo : c’est le titre du quatrième volet de la série Les orphelins du paradis, diffusé demain dimanche à 16 h 25. Au Kenya, dans un parc national hors norme, des éléphants orphelins sont sauvés, élevés et relâchés. Une histoire de passionnés révélée par une passionnée : Olivia Mokiejewski, journaliste atypique qui raconte les coulisses de son aventure à Futura-Sciences. Notre conseil : regarder l’émission. Son conseil : faites comme elle !

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    Que devient un éléphanteau quand il est séparé de sa mère et de ses tantes ? Il meurt. Après 22 mois de gestation, le bébé éléphant naît à peu près aveugle et incapable de se débrouiller seul. À l'instar des grands primates, dont l'homme, il aura besoin d'une longue éducation et de soins attentifs, durant de nombreuses années, pour acquérir les connaissances nécessaires à son autonomieautonomie.

    Menacée par le braconnage et le rétrécissement de son habitat, l'espèce offre peu de résistancerésistance et ses effectifs ont été semble-t-il divisés par dix au cours du vingtième siècle. Dans plusieurs régions d'Afrique, l'espèce est menacée jusque dans les parcs nationaux. Au Kenya, dans le parc national de Tsavo, des équipes se dévouent pour enrayer cette hécatombe.

    C'est là que nous emmène Olivia Mokiejewski, pour le quatrième et dernier volet de cette série, Les orphelins du paradis, consacrée au sauvetage de jeunes animaux sauvages. Les géants de Tsavo : c'est le nom de cet épisode de 52 minutes réalisé par David Perrier, diffusé à 16 h 25, demain dimanche 6 février. La journaliste nous raconte l'histoire de Kitirua, une très jeune femelle, destinée à rejoindre la vie sauvage lorsqu'elle en sera devenue capable, et prise en charge par les soigneurs du David Sheldrick Wildlife Trust.

    Cette histoire d'un personnage est-elle bien représentative et conforme à la réalité du terrain ? « Oui ! nous répond Olivia Mokiejewski. Il faut raconter une histoire mais celle-ci, comme les autres de la série, expose une problématique touchant l'espèce. » L'équipe de tournage a effectivement suivi toutes les étapes du sauvetage des éléphanteaux. « Pendant un mois, nous avons été en immersion totale. On est parti dans la jungle avec eux. Rien n'a été organisé pour nous. » En matièrematière d'étude et de défense de l'environnement, la journaliste n'est pas une novice. « J'ai été bénévole du WWF quand j'étais jeune, explique-t-elle et chez mes parents, on récupérait les chiens et les chats abandonnés... ». On la retrouve plus tard chez Yann Arthus-BertrandYann Arthus-Bertrand et elle est aujourd'hui marraine de l'If aw.


    La bande-annonce du reportage Les géants de Tsavo, diffusé dimanche 6 février sur France 2. © France 2

    « Des sauvetages utiles pour des espèces très menacées »

    L'histoire des bébés est belle mais cette action spectaculaire est-elle efficace ? Ces efforts considérables réalisés par des passionnés « peuvent parfois ressembler à une goutte d'eau dans la mer », reconnaît Olivia Mokiejewski. Mais ce n'est pas le cas. « Le parc de Tsavo, créé en 1977 par David Sheldrick, est aujourd'hui la plus grande réserve du Kenya » et l'activité déployée par le David Sheldrick Wildlife Trust, sous la houlette de Daphne Scheldrick, est très importante.

    « Regardez l'exemple de Laurie Marker, en Namibie. Quand elle a commencé à s'occuper des guépardsguépards, un peu comme l'a fait Diane Fossey avec les gorillesgorilles, il en restait 5.000. Il y en a aujourd'hui deux fois plus. Pour des espèces très menacées, des actions de ce genre sont vraiment utiles et ont aussi énormément de retombées. Elles permettent des études scientifiques, sur le comportement ou la génétiquegénétique par exemple, et apportent donc une meilleure connaissance de l'espèce, ce qui permet de mieux la protéger. Ces actions font aussi connaître la menace d'extinction. »

    Effet secondaire de ce reportage tourné intégralement in situ : il donne des idées... de vacances ! Car les centres de ce genre, dont les quatre visités pour la série (qui s'occupent des guépards en Namibie, des orang-outans en Indonésie, des singes laineux en Amazonie et des éléphants), accueillent aussi des visiteurs et même des volontaires pour travailler quelques jours ou quelques semaines. « C'est ce que je faisais quand j'étais jeune, explique Olivia Mokiejewski. Dans la formule d'écovolontariat, on travaille vraiment. Mais on peut aussi visiter le centre et par exemple assister aux séances de nourrissage. L'expérience coûte bien moins cher qu'un safari, où l'on ne voit peu près rien, enfermé dans une voiturevoiture. Et l'argentargent du safari va aux tour-opérateurs ou aux grandes chaînes d'hôtels mais pas aux populations locales ni aux associations qui luttent pour la défense des animaux. »

    La série s'arrête dimanche mais ces documentaires « en immersion » reprendront : Olivia Mokiejewski part dans quelques semaines pour la Russie où elle nous fera découvrir la charmante chasse à l'ours, consistant, en hiverhiver, à enfumer la tanière pour mitrailler l'animal à la sortie et lui prélever la peau, un matériaumatériau qui se vend très bien.