Le supervolcan situé sous la caldeira de Long Valley en Californie serait-il en train de se réveiller ? L’activité sismique de ces dernières années pourrait bien le suggérer. Une nouvelle étude vient toutefois nous rassurer en se basant sur une méthode d’imagerie sismique révolutionnaire.


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    Il y a 7 600 ans, un supervolcan situé dans l'est de la Californie explosait violemment, formant une vaste caldeiracaldeira aujourd'hui connue sous le nom de Long Valley. Quelque 650 km3 de cendres avaient alors été projetés dans l'atmosphère, de quoi recouvrir la ville de Los Angeles sous un kilomètre de dépôts volcaniques. Alors, lorsqu'en 1980, les scientifiques ont commencé à noter une augmentation des secousses dans la région, tout le monde s'est inquiété. Ce supervolcan serait-il donc en train de se réveiller ?

    Réveil ou endormissement ?

    Tout pourrait le laisser penser. L'activité sismique est en effet l'un des marqueurs qui peuvent indiquer une reprise de l’activité volcanique. Mais pas seulement. Cela peut également signifier une décroissance progressive de l'activité magmatique. De quoi rendre fou un volcanologuevolcanologue ! Pour savoir exactement ce qu'il se passe sous la caldeira de Long Valley, une équipe de chercheurs a « scanné » le sous-sol de la région jusqu'à une profondeur de 10 kilomètres. Ces images en haute résolutionrésolution ont ainsi permis de révéler l'architecture volcanique sous la caldeira et de mettre en évidence que cette récente activité sismique était le résultat d'une vidange du système volcanique. En d'autres termes, le volcan se refroidit et s'endort doucement, avec quelques spasmes liés à la contraction thermique des roches et à la libération de gazgaz emprisonnés.

    Un paysage qui ne laisse pas penser qu'un supervolcan sommeille en dessous. © Mav, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 3.0
    Un paysage qui ne laisse pas penser qu'un supervolcan sommeille en dessous. © Mav, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Le système DAS, une révolution pour les études sismiques

    Les résultats, publiés dans la revue Science Advances, ont été obtenus grâce à une nouvelle méthode d’imagerie sismique de plus en plus utilisée, appelée « système de détection acoustique distribuée » (DAS). Au lieu d'utiliser des sismomètres enregistrant les mouvementsmouvements du sol associés à l'arrivée d'ondes sismiques, le DAS se base sur l'utilisation des câbles à fibres optiques qui traversent aujourd'hui nos territoires. Les vibrationsvibrations du sous-sol perturbent en effet les minuscules fibres qui composent ces câbles, altérant ainsi le flux de photonsphotons. Il devient alors possible, grâce à un dispositif optoélectroniqueoptoélectronique, de détecter des séismesséismes même de très faible magnitudemagnitude, et cela sur de très grandes distances !

    Les câbles des fibres optiques sont de plus en plus utilisés dans le cadre d'études sismiques. © <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa
    Les câbles des fibres optiques sont de plus en plus utilisés dans le cadre d'études sismiques. © Wikimedia Commons, CC by-sa

    Les 100 kilomètres de câbles utilisés dans le cas de l'étude sismique de la caldeira de Long Valley ont ainsi représenté l'équivalent de 10 000 sismomètres. Inutile de dire que ce système est en passe de révolutionner la façon de mener des études sismiques. Les scientifiques espèrent désormais pouvoir utiliser un câble de 200 kilomètres de long afin d'imager encore plus profondément le système magmatique de ce supervolcan et comprendre la façon dont se refroidit la chambre magmatiquechambre magmatique.