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Chaque câble de fibre optique traversant l'océan Arctique délivrera une vitesse de connexion de 1 térabit/seconde. © Scal-Ch
En gestationgestation depuis deux ans, le projet de câble sous-marinsous-marin traversant l'océan ArctiqueArctique va se concrétiser cet été. À partir de la mi-août, des brise-glace vont se lancer à l'assaut de la banquise pour frayer un passage à un convoi de bateaux-câbleurs qui vont pour la toute première fois déposer des câbles de fibre optique au fond de ces eaux glaciales.
Deux de ces câbles, nommés Artic Link (projet de la société Kodiak-Kenai Cable basée à Anchorage en Alaska) et Artic Fibre (projet de la société éponyme basée à Toronto au Canada), traverseront le célèbre Passage du Nord-Ouest, qui relie l'Atlantique et le Pacifique à travers l'archipelarchipel du Grand Nord canadien. Un troisième câble nommé Rotacs (Russian Optical Trans-Arctic Submarine Cable System) déployé par Polarnet Project passera lui par la côte nord de la Scandinavie et de la Russie, c'est-à-dire le Passage du Nord-Est, itinéraire non moins mythique pour les marins d'avant le réchauffement. Coût de ces projets : entre 600 millions et 1,5 milliard de dollars chacun.
Le tracé du projet de fibre optique Artic Link va serpenter sur près de 16.000 kilomètres en traversant l’océan Arctique à 600 mètres de profondeur. L'itinéraire par le détroit de Bering raccourcit la longueur du trajet entre l'Europe et l'Asie, évitant de passer par la Méditerranée, la mer Rouge et l'océan Indien. © Artic Link Cable Company
Fibre optique : 170 millisecondes pour 16.000 kilomètres
L'objectif de cette opération est d'établir une connexion Internet entre Londres et Tokyo plus performante que celle qui existe actuellement. Pour le moment, lorsque des données sont envoyées de l'Angleterre vers le Japon et inversement, elles parcourent plus de 24.000 kilomètres en passant par l'Europe, le Moyen-Orient et l'océan Indien. En empruntant l'océan Arctique, le chemin ne fait plus que 16.000 kilomètres. Des amplificateurs seront posés tous les 50 à 100 kilomètres afin de maintenir la vitessevitesse de connexion qui sera de 1 térabit par seconde pour chaque câble.
L'opération permettra de réduire le temps de latence entre Londres et Tokyo de 30 %. Actuellement, il faut 230 millisecondes à un paquet de données pour circuler entre les deux pays. Une fois ces câbles mis en service à l'horizon 2014, la duréedurée du voyage se réduira à 170 ms. La différence peut paraître anecdotique mais elle est précieuse dans le domaine des transactions boursières automatisées. Les 60 millisecondes gagnées pourront se traduire par des opérations encore plus rapides avec à la clé des millions de dollars de gains. Time is money...