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Article paru le 25 mai 2015
Certaines techniques d'horticulture permettent de considérablement réduire l'assimilation des polluants par les légumes, à en croire une équipe de chercheurs qui a publié ses résultats dans le Journal of Environmental Quality. Pour cette étude, des scientifiques ont passé en revue différents types de légumes : les tomates, le chou et les carottes.
« Les légumes-fruits, les légumes à feuilles et les légumes-racines absorbent les substances nutritives et accumulent les polluants différemment, c'est pourquoi nous avons testé ces trois types de plantations », a expliqué Ganga Hettiarachchi de l'université de l'État du Kansas. Une grande partie des légumes cultivés au cours de l'expérience affichait des taux peu élevés de substances contaminées, en revanche, la consommation des carottes semblait poser problème.
Un exemple des potagers urbains qui se multiplient dans les grandes villes du monde. © Alison Hancock, Shutterstock.com
Le plomb, véritable nuisible urbain
Les légumes racines, tels que les carottes, pourraient absorber assez de plombplomb pour tomber dans la catégorie des produits à ne pas consommer selon les recommandations de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Mais la professeure Hettiarachchi précise cependant que cela ne devrait pas empêcher les jardiniers urbains de les cultiver. « Personne ne va se nourrir de carottes à tous ses repas pendant 365 jours par an », explique-t-elle, tout en précisant que l'on peut opter pour des petits bacs avec du terreau propre pour les faire pousser pour réduire les risques de contaminationcontamination par le sol.
Ironie du sort, les polluants examinés lors de cette étude, à savoir le plomb et l'arsenicarsenic, se trouvent naturellement dans le sol, mais leur exposition à la peinture, au carburant, aux pesticides et aux conservateurs du bois en ville contamine le sol et augmente leur concentration.
Naturopolis : New York, la révolution verte. Ou comment une mégalopole est en train de se repenser sous nos yeux. Dans cinquante ou cent ans, les villes seront différentes de celles d'aujourd'hui. C'est une nécessité, mais il faut y réfléchir maintenant. © Docside Production, Arte, Science & Télévision
La main verte ou la main propre ?
En ce qui concerne les pratiques d'horticulture, le professeur Hettiarachchi note que le nettoyage est nécessaire pour préserver les légumes cultivés en ville des différentes toxinestoxines. « Un lavage méticuleux est sans conteste la clé », explique-t-elle. « Le savon n'est même pas nécessaire si vous nettoyez bien la terre visible sur les légumes avec de l'eau dans votre cuisine. Le plus important est de s'assurer qu'on ne consomme pas de terre par inadvertance. »
Ajouter du compost
L'équipe testa par ailleurs différents types de compostcompost pour évaluer leur efficacité pour réduire la présence de substances polluantes. Ils sont arrivés à la conclusion que tous les types de compost réussissaient à faire baisser les niveaux de contamination. « Il est facile de voir qu'en ajoutant simplement du compost au sol contaminé, on peut en accroître le volumevolume et diluer son taux de contamination, note la chercheuse. En plus du compost en ville, l'amateur de jardinage peut aussi ajouter du terreau propre pour aider à diluer les taux de contamination. »
Connaître sa terre
Pour faire pousser des légumes en toute sérénité, il est nécessaire de tester l'apport en substances nutritives présentes dans sa terre, précisent les scientifiques qui ont remarqué que les plantations sont moins susceptibles d'absorber les polluants lorsqu'elles disposent des nutrimentsnutriments nécessaires dans le sol. « La chimiechimie des sols est complexe et il est nécessaire de comprendre que même en présence de polluants, il existe de nombreux facteurs, notamment ceux liés aux plantations, qui déterminent s'ils seront absorbés par les légumes », conclut la chercheuse.