Afin de se préparer à affronter la crise planétaire liée au changement climatique, le ministère des Armées vient de publier une nouvelle stratégie Climat & Défense.


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    Publié le 25 avril, ce rapport Climat et Défense a pour but de préparer l'armée française aux défis du changement climatique, mais aussi de participer aux objectifs gouvernementaux de réduction des gaz à effet de serre et de protection de l'environnement. Le document public précise : « En amplifiant les risques et les menaces, le changement climatique affecte d'ores et déjà la paix et la sécurité internationales. L'accélération du processus de réchauffement planétaire va exacerber les tensions de tout type, susceptibles de déboucher sur des crises ouvertes voire des conflits. Cela affectera de façon croissante le contexte stratégique international ainsi que les conditions d'exercice des missions et les capacités des forces armées, qui sont des acteurs majeurs en matièrematière de défense, de maintien de la paix et de gestion des crises. »

    La paix et la sécurité sont menacées par le changement climatique

    Le réchauffement climatique constitue en effet « un enjeu majeur pour la paix et la sécurité internationales », mais aussi « un amplificateur des risques et des menaces », selon le rapport. Le bouleversement du climat a déjà un impact sur les ressources alimentaires et hydriques et rendra certaines régions inhabitables, provoquant un afflux de réfugiés climatiques en direction de pays comme la France. Pour anticiper la crise à venir, l'armée a pour mission d'établir une cartographie des risques climatiques et de renforcer les instruments de veille et de recherche, notamment l'Observatoire Climat & Défense créé en 2016. La collaboration avec des organismes comme MétéoMétéo France, le Cnes, ou encore l'Institut Pierre-Simon LaplacePierre-Simon Laplace, référence en matière de recherche sur le climat, sera accrue.

    Mais la volonté du ministère des Armées est également d'anticiper tous les problèmes liés à des conditions météo plus extrêmes : la résistancerésistance des troupes face à la chaleurchaleur, les sollicitations croissantes dans des opérations de secours humanitaires liées aux catastrophes naturelles, le risque d'épidémies lié aux déplacements de population, ou encore l'impact de températures plus extrêmes, ou de l'humidité, sur le matériel militaire...    

    L'armée est de plus en plus sollicitée pour des missions de secours liées aux catastrophes naturelles. © Nicolas Duprey
    L'armée est de plus en plus sollicitée pour des missions de secours liées aux catastrophes naturelles. © Nicolas Duprey

    L'armée française s'engage pour une « défense verte »

    La France s'est engagée à réduire ses émissionsémissions de gaz à effet de serre d'au moins 40 % entre 1990 et 2030 et à atteindre la neutralité carboneneutralité carbone en 2050. Le ministère des Armées annonce qu'il participe à l'atteinte de ces objectifs et à la protection de l'environnement. L'organisme gère près de 275.000 hectares de terrains majoritairement destinés à assurer l'entraînement des forces. Certains de ces terrains sont des zones naturelles protégées. La végétation de ces milieux naturels (forêts, prairies, landes, etc.) piège le carbone dans le sol et participe à l'atténuation du changement climatique. En partenariat avec la Fédération des conservatoires d'espaces naturels, le ministère des Armées annonce qu'il « engage des actions de recherche pour évaluer le stock de carbone présent dans les sites militaires et optimiser la gestion des espaces naturels pour augmenter les capacités de stockage ». L'armée s'engage également à continuer de travailler sur des opérations de dépollution industrielle des sols (hydrocarburehydrocarbure, métauxmétaux lourds...) afin de régénérer la capacité naturelle des milieux à résister aux effets du changement climatique.

    Les militaires s'entraînent majoritairement des zones naturelles protégées, qu'il faut continuer à préserver. © Military Material, Pixabay
    Les militaires s'entraînent majoritairement des zones naturelles protégées, qu'il faut continuer à préserver. © Military Material, Pixabay