Stocker du carbone dans nos forêts apparait aujourd’hui crucial pour atténuer le réchauffement climatique anthropique. Et pour éclairer les politiques en la matière, les chercheurs nous apprennent que les arbres les plus gros stockent des quantités disproportionnellement massives de carbone.


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    Que ce soit dans la végétation ou dans les sols, les forêts du monde stockent quelque 862 gigatonnes de carbonecarbone. Entre 2009 et 2018, elles ont ainsi permis, chaque année, d'éliminer 30 % des émissions de carbone. Si nous pouvions nous douter que les arbres les plus gros capturent le plus de carbone, des chercheurs de l’Eastern Oregon Legacy Lands (États-Unis) montrent aujourd'hui qu'ils stockent même des quantités de carbone disproportionnellement massives.

    Ils ont travaillé sur les forêts du nord-ouest du Pacifique. Et estimer la quantité de carbone stockée grâce à des équationséquations spécifiques aux espèces et reliant le diamètre et la hauteur de l'arbre à la biomasse contenue dans le tronc et les branches. Sachant que la moitié de cette biomasse est constituée de carbone. Leur conclusion : les arbres dont le diamètre dépasse les 53 centimètres représentent 3 % de la population, mais ils stockent à eux seuls, 42 % du total de carbone stocké.

    Selon les travaux des chercheurs de l’<em>Eastern Oregon Legacy Lands</em>, les arbres dont le diamètre dépasse les 76 centimètres ne représentent que 0,6 % des arbres du nord-ouest du Pacifique, mais ils stockent plus de 16 % du carbone. © David Mildrexler, <em>Eastern Oregon Legacy Lands</em>
    Selon les travaux des chercheurs de l’Eastern Oregon Legacy Lands, les arbres dont le diamètre dépasse les 76 centimètres ne représentent que 0,6 % des arbres du nord-ouest du Pacifique, mais ils stockent plus de 16 % du carbone. © David Mildrexler, Eastern Oregon Legacy Lands

    D’autres avantages écologiques

    « Laisser les gros arbres pousser est important. Cela maintient les réserves de carbone dans les arbres et capture plus de carbone à un coût extrêmement faible », remarque David Mildrexler, auteur principal de l'étude dans un communiqué de Frontiers.

    Mais les grands arbres se posent également en pierres angulaires de la diversité et de la résiliencerésilience de nos forêts. Ils abritent de riches communautés de plantes, d'oiseaux, de mammifères, d'insectes ou encore de micro-organismesmicro-organismes. Ils exploitent les ressources en eau souterraine, aidant ainsi à lutter contre les incendies. Ils rafraîchissent le climatclimat de la planète par évaporation. Il faudrait des centaines d'années à des arbres nouvellement plantés pour retrouver ces fonctions uniques. Autant de très bonnes raisons de réfléchir à deux fois avant de couper les plus gros des arbres de nos forêts.