Cette décennie 2020 s’annonce décisive en matière de climat. Et c’est dans ce contexte que Futura vous propose aujourd’hui d’imaginer ce que pourrait être l’avenir, à la fin du XXIe siècle. Un avenir lointain pour vous. Mais déjà présent pour vos enfants et petits-enfants. Un présent qui, dans un scénario de « business as usual », nous l’avons découvert s’annonce bien sombre. Mais qui, dans un scénario de prise de conscience généralisée, se dessine beaucoup plus radieux…


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    Papy,

    J'ai 15 ans aujourd'hui. Ma vie ne fait que commencer. La tienne s'est achevée hier.

    Aujourd'hui, on m'offre cette chance incroyable de t'écrire cette carte postale. Une carte postale du futur. De ton futur. De mon présent. De ce monde que tu laisses désormais entre mes mains. Une chance de pouvoir te dire merci. Merci, Papy, pour la force que tu as eue, en 2020, à l'époque où toi aussi tu avais 15 ans. Tu ne m'as jamais vraiment raconté. Comme un soldat qui préfère ne pas revenir sur ses souvenirs de guerre. Mais, à l'école, on nous en a parlé.

    Alors que tous les voyants étaient au rouge, tu as cru que les choses pouvaient changer. Non ! tu as cru que tu pouvais changer les choses. Simplement. Tu as d'abord convaincu tes parents, ta famille, ma famille, que la vie serait toujours aussi belle si la température du salon restait à 20 °C l'hiver plutôt qu'à 23 °C. Que la vie serait toujours aussi belle si la viande se dégustait au lieu de se dévorer, si les fruits et légumes redevenaient de saison, surtout, s'ils étaient récoltés par un agriculteur des environs. La vie serait aussi belle, pensais-tu ? Finalement, elle a été plus belle, même. N'est-ce pas, Papy ? Retrouver le vrai goût des choses. Apprécier à sa juste valeur le travail de ceux qui ont mis tous ces produits dans nos assiettes. Et créer du lien. Du lien authentique.

    C’est en reconsidérant notamment notre rapport à la terre et à notre alimentation que nous sommes parvenus à limiter les émissions de gaz à effet de serre et avec elles, le réchauffement climatique. © jackfrog, Adobe Stock
    C’est en reconsidérant notamment notre rapport à la terre et à notre alimentation que nous sommes parvenus à limiter les émissions de gaz à effet de serre et avec elles, le réchauffement climatique. © jackfrog, Adobe Stock

    Croire en un avenir meilleur…

    C'est par là que tu as continué. En laissant de côté tous ses appareils qu'on avait mis entre tes mains, à peine sorti du berceau. Tu as réappris à parler aux gens. À tes amis. À leur rendre visite plutôt qu'à échanger des messages électroniques impersonnels. C'est comme ça que vous vous êtes mis à exprimer des choses. De vraies choses. Vos craintes. Vos espoirs. Vous vous êtes mis à imaginer ce que vous pouviez faire, à votre niveau : préférer le vélo à la mobylette ou la voiturevoiture, revenir aux transports publics pour les déplacements plus lointains, limiter votre consommation de smartphones et d'autres gadgets pas si indispensables que ça, finalement. Et tout cela ne vous a pas coûté cher non plus.

    Ça n'a pas toujours été facile, dans cette société de la consommation dans laquelle vous aviez grandi. Mais vous n'avez pas baissé les bras. Vous avez réussi à rallier vos copains de lycée à votre cause. Ainsi, peu à peu, c'est toute une jeunesse qui a, presque naturellement, changé ses habitudes. Car changer d'habitude peut faire vraie une différence. Des études l'avaient annoncé. Vous l'avez prouvé au quotidien.

    Merci aussi, Papy, pour ce que tu as fait ensuite. Parce que tu aurais pu t'arrêter là. Ça aurait été bien, déjà. Mais, avec tes amis, vous saviez ce que vous aviez à gagner à continuer. Ce que nous avions tous à gagner. À ceux qui se pensaient impuissants, tu as montré que tout est possible. Lorsque l'on y met du cœur. Lentement, le monde est revenu à la raison. À la mesure. Un pacte vert a été signé pour l'Europe. Et puis, ta génération a pris le pouvoir. Dans les champs, dans l'industrie, dans les laboratoires. À la tête des nations. De véritables politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre ont été mises en place. Et celles-ci ont diminué de près de moitié en quelques années seulement. Des mesures de conservations des écosystèmes ont également été adoptées. Pas seulement des forêts. De tous les écosystèmes. Mais elles n'étaient déjà presque plus nécessaires tant les mentalités avaient évolué. Les ingénieurs ont trouvé des solutions. Pour produire de l'énergie verteénergie verte. Pour limiter les émissionsémissions. Et même pour extraire un peu de ce carbonecarbone qui polluait notre atmosphère.

    La pratique du covoiturage a, elle aussi, participé à limiter les émissions de gaz à effet de serre. © Andrey Popov, Adobe Stock
    La pratique du covoiturage a, elle aussi, participé à limiter les émissions de gaz à effet de serre. © Andrey Popov, Adobe Stock

    … et adapter ses comportements

    Malgré tout, le monde a changé. Là où l'on cultive aujourd'hui des pêches, toi, tu dévalais avant les pentes, chaussé de tes skis. Rien de très grave, ne penses-tu pas ? Mais, dans les moments de doute, souviens-toi bien que c'est grâce à toi. Car ta génération a lancé le mouvementmouvement. Les températures moyennes sont plus élevées qu'avant. Et la météométéo se déchaîne régulièrement. Le niveau de la mer est monté. Il y a eu des épidémiesépidémies. C'est vrai. Mais l'humanité a su faire face, avec un peu de philosophie et beaucoup de solidarité, le soutien de la science et de la technologie aussi.

    Vous avez su innover et rendre notre agricultureagriculture durable. Pour nous permettre de manger aujourd'hui sans épuiser les ressources de la planète. Vous avez su imaginer nos maisons et nos villes différemment. Pour les intégrer à la nature et leur offrir une plus grande résiliencerésilience. Vous avez changé notre manière de travailler. Revu notre façon d'appréhender les événements météorologiques extrêmes également. Nous nous sommes rapprochés de nos familles, de nos amis. De nos voisins, même. Parce que ta génération, Papy, nous a appris à faire autrement. À vivre autrement. À vivre mieux. Plus heureux de ce que nous avons. C'est pour tout ça, Papy, que je voulais simplement te dire merci !