Dans le monde, neuf personnes sur dix sont exposées à des niveaux de polluants atmosphériques supérieurs aux niveaux de sécurité posés par l’Organisation mondiale de la santé. Et un nouvel outil permet désormais aux Franciliens d’évaluer leur exposition au dioxyde d’azote, l’un des polluants de l’air les plus nocifs.


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    La pollution de l’air peut rendre malade. Elle peut même tuer. Et le dioxyde d'azoteazote est, parmi les nombreux polluants de l'airair, l'un des plus nocifs. Il est principalement créé par le trafic routier. Selon les chiffres de l'Agence européenne de l'environnement, il est responsable chaque année de près de 10.000 morts prématurées en France.

    En cette Journée mondiale de l’environnement dédiée à la lutte contre la pollution de l'air, Airparif met en ligne « 24 Air », un outil qui permet aux Franciliens d'évaluer leur exposition chronique au dioxyde d'azote. Car en Île-de-France, le dioxyde d'azote (NONO2), nocif pour le système respiratoire, est « le polluant pour lequel les valeurs limites européennes sont le moins respectées », explique Pierre Pernot, expert de l'organisme de surveillance de la qualité de l'air Airparif.

    Ainsi, même si la situation s'est améliorée ces dernières années, près d'un million de Franciliens ont été exposés en 2018 à une moyenne annuelle dépassant la limite européenne de 40 microgrammes/m3, parfois jusqu'à deux fois plus le long des axes de circulation. La Commission européenne a d'ailleurs renvoyé la France devant la Cour européenne de justice pour non-respect des limites de dioxyde d'azote dans plusieurs zones, dont Paris.

    Mais même au sein d'une même agglomération, l'exposition peut varier de façon importante d'une rue à l'autre, surtout pour un gazgaz issu principalement des pots d’échappement. Désormais, les habitants de Paris et de sa banlieue peuvent évaluer individuellement leur exposition moyenne annuelle à ce gaz irritant qui participe également, sous l'effet du soleilsoleil, à la formation d'un autre polluant, l'ozoneozone.

    <em>« L’automobiliste est le premier exposé à sa propre pollution</em>, insiste Airparif. Et <em>pour un même parcours, un enfant est plus exposé dans son siège auto que dans sa poussette sur le trottoir. »</em> © Monkey Business, Fotolia
    « L’automobiliste est le premier exposé à sa propre pollution, insiste Airparif. Et pour un même parcours, un enfant est plus exposé dans son siège auto que dans sa poussette sur le trottoir. » © Monkey Business, Fotolia

    Adapter ses comportements pour réduire l’exposition

    Pour calculer son exposition, il faut entrer sur le site le parcours de sa journée type, son adresse, son lieu de travail, ses activités en extérieur ou encore ses modes de transport - mais ces données personnelles ne sont pas stockées, assure Airparif. Pour chaque plage horaire définie, « 24 Air » indique le niveau de pollution, de très faible à très élevée. Un diagramme calcule la moyenne journalière annuelle en tenant compte du nombre d'heures d'exposition à chaque degré de pollution. Si vous êtes dans le rouge, aucun doute, vous êtes au-delà de la limite européenne.

    Quel intérêt de le savoir ? « Des gens nous demandent souvent "si je vais habiter à cet endroit-là, est-ce que ce serait mieux ou pas ?" », note Pierre Pernot. Mais si vous n'envisagez ni de déménager ni de changer de travail, le site donne malgré tout des conseils pour adapter son comportement et réduire son exposition. Par exemple en aérant son domicile en dehors des heures de pointe, en s'éloignant des axes principaux lors d'un trajet à pied ou encore en limitant l'usage de la voiturevoiture, également responsable d'importantes émissionsémissions de gaz à effet de serre.

    Nous travaillons sur un outil dédié à l’exposition aux particules fines

    Le calculateur compile les données des 70 stations de mesures d'Airparif, mais aussi d'études réalisées avec d'autres organismes comme la SNCF, la RATP ou encore l'agence sanitaire AnsesAnses. Airparif espère déjà étendre cet outil aux particules fines. « On y travaille », explique Pierre Pernot. Mais alors qu'en Île-de-France, le NO2 vient principalement du trafic routier, les sources de particules fines sont beaucoup plus diverses. Le projet est donc plus compliqué, notamment pour pouvoir inclure les émissions produites en intérieur (cuisson, chauffage), exclues à ce stade par le calculateur.

    « 24 Air » pourrait également plus tard être disponible sur smartphone, comme l'applicationapplication Itinér'air proposée par AirParif depuis 2016 pour permettre de connaître en temps réel les niveaux des principaux polluants de l'air selon le lieu où l'on se trouve.