Julien Cabon et Alan Le Tressoler, de l’expédition Pôle Nord 2012 sont – enfin – arrivés au pôle Nord géographique. La preuve : ils sont connectés à Internet et nous ont envoyé leur premier courrier électronique. « Nous sommes entourés d’eau », expliquent-ils à Futura-Sciences.

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    De gauche à droite, Julien Cabon et Alan Le Tressoler, sur la banquise, au pôle Nord géographique, le 5 avril 2012. En 1909, on y plantait un drapeau (américain). En 2012, on vient y travailler... © Pôle Nord 2012

    De gauche à droite, Julien Cabon et Alan Le Tressoler, sur la banquise, au pôle Nord géographique, le 5 avril 2012. En 1909, on y plantait un drapeau (américain). En 2012, on vient y travailler... © Pôle Nord 2012

    Le 6 avril 1909, l'équipe menée par Robert Peary fait le point et détermine une latitude de 90° nord. L'explorateur devra toutefois attendre le 5 septembre pour envoyer un câble annonçant sa victoire.

    Aujourd'hui, grâce aux téléphones par satellite, on twitte : « 1er tweet du pôle Nord. Endroit extraordinaire. Les choses sérieuses commencent », annonce Julien Cabon. « Bien arrivés au pôle Nord. -20°. Nous sommes entourés d'eau. La banquise est très fine et peu abondante » rapporte Alan Le Tressoler.

    5 avril 2012 : un hélicoptère russe MI-8 assiste Alan Le Tressoler et Julien Cabon au pôle Nord géographique. © Pôle Nord 2012

    5 avril 2012 : un hélicoptère russe MI-8 assiste Alan Le Tressoler et Julien Cabon au pôle Nord géographique. © Pôle Nord 2012

    En direct du pôle Nord : « Nous sommes entourés, encerclés d'eau »

    Ils peuvent aussi envoyer des e-mails et Futura-Sciences, en contact avec les deux explorateurs, est fier de vous présenter le premier message électronique que la rédaction a reçu du pôle Nord géographiquepôle Nord géographique : « Bien arrivés hier mercredi 4 avril au pôle Nord. Bonnes conditions météométéo : - 20°. Tout va très bien. Nous sommes très enthousiastes, le paysage et les lumièreslumières sont fantastiques.

    Hier, en arrivant, très vite nous avons fait, avec Mikaël, le responsable de la base russe, un vol de reconnaissance en hélicoptèrehélicoptère. Il sera très difficile de se déplacer car nous sommes entourés, encerclés d'eau et la glace est très fine. Partout autour de nous, des bras de mer, des lacs, des rivières, énormément d'eau.

    Le soleilsoleil tourne autour de nos têtes sans arrêt et la lumière est jaune clair. Impressionnant !

    Nous sommes au pôle Nord géographique et nous partons maintenant à pied sur la banquise avec nos traîneaux pour installer notre campement. »

    Alan Le Tressoler (à gauche, derrière) et Julien Cabon (à droite) dans l'avion russe, en route vers le pôle Nord. © Pôle Nord 2012

    Alan Le Tressoler (à gauche, derrière) et Julien Cabon (à droite) dans l'avion russe, en route vers le pôle Nord. © Pôle Nord 2012

    Trois semaines au pôle Nord géographique

    Depuis vendredi dernier, les deux hommes de l'expédition Pôle Nord 2012 attendaient avec impatience que les conditions météorologiques s'améliorent au pôle et permettent l'atterrissage de l'avion chargé de les déposer au pôle Nord géographique, sur la piste préparée par l'équipe russe de la base dérivante Barnéo.

    Pour eux, le travail commence, désormais, avec un programme quotidien plus chargé puisque leur planning est raccourci de quelques jours. Le jour, en effet, s'est levé au pôle Nord géographique et la banquise commence déjà à fondre. Dans trois semaines, il faudra penser au départ, pour que l'avion dispose d'une glace suffisamment épaisse pour atterrir.

    Comme en témoignent leurs premières observations, la banquise est particulière fine, ce qui va compliquer leur tâche. Les deux hommes vont effectuer des mesures océanographiques sous la banquise, ainsi que des prélèvements de glace, qui serviront au retour à des analyses de microbiologie. C'est la première fois qu'un tel travail continu est effectué à la même latitude de 90° nord.

    Pour assurer cette immobilité, les deux hommes devront marcher car la banquise, mouvante pellicule de glace emportée par les courants marins et déformée en permanence par les mouvementsmouvements de ses plaques, dérive sans arrêt, jusqu'à 20 km en 24 heures. GPSGPS en main, tirant leurs traîneaux portant leur matériel et leur servant à l'occasion de canots, Alan Le Tressoler et Julien Cabon, deux vétérans des régions polaires, devront franchir des amoncellements de glace ou des chenaux d'eau libre pour revenir à 90° N. L'abondance de ces surfaces d'eau liquideliquide va rendre la progression difficile.

    Pour les lecteurs de Futura-Sciences, les deux hommes feront part de leurs impressions et de leurs aventures.