C’est avec plusieurs mois d’avance que le navire, volontairement emprisonné dans les glaces de l’Arctique par son équipage, a entamé son retour vers Longyearbyen, au Spitzberg. Et ce n’est pas une bonne nouvelle.


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    Le Tara emprisonné par les glaces de l’Arctique. Crédit Tara Arctic

    Le Tara emprisonné par les glaces de l’Arctique. Crédit Tara Arctic

    L'imposant voilier en aluminiumaluminium de 190 tonnes a réussi à traverser tout l'océan glacial Arctique sans naviguer. Pris dans la glace, il a été entraîné par les puissants mouvementmouvement de la banquise, qui forment des sortes de courants de glace.

    L'objectif de cette expédition scientifique, dans laquelle sont impliqués 45 laboratoires américains, russes et européens, est d'étudier de plus près la banquise, ses mouvements et l'impact du réchauffement climatique.

    Tara s'est fait prendre par la glace le 3 septembre 2007 et a retrouvé l'eau libre le 21 janvier 2008. L'équipage a dû alors naviguer au milieu des paquetspaquets de glace durant une journée entière. Au total, la voilier sera resté 500 jours prisonnier de la banquise, dérivant avec elle et parcourant 2.600 kilomètres à vol d'oiseau mais le double en distance réelle, au gré de multiples arabesques décrits par les capricieux mouvements de la banquise.

    La dérive a été presque deux fois plus rapide que les estimations initiales. Le voilier n'aurait dû être libéré qu'en été. Ce retour avant l'heure démontre combien la banquise est réduite, apportant ainsi une preuve tangible de la modification du climat. La fontefonte totale de la banquise arctique en été, attendue vers 2050, devrait plutôt survenir dans une dizaine d'années.

    Le bateau, qui fut à l'origine l'Antarctica de Jean-Louis Etienne, avant de devenir le Seamaster de sir Peter Blake, puis le Tara sous la direction d'Etienne Bourgois, devrait s'amarrer dans le port de Longyearbyen, au SpitzbergSpitzberg, le 24 janvier 2008, pour rejoindre Lorient au printemps, quand les conditions météométéo seront plus favorables.