L'océan nous a fait naître, nous permet de respirer, nous fournit de la nourriture et récupère nos déchets. Il mérite largement une journée mondiale. Celle-ci est fixée au 8 juin de chaque année. Une occasion de saisir de mieux le connaître. Futura vous rappelle donc dix chiffres à retenir, pour mieux le comprendre, et ne pas oublier ce que nous lui devons.
Article paru le 8 juin 2016
1,37 milliard de kilomètres cubes d'eau
L'essentiel de l'eau que la Terre porte en surface est rassemblée dans l'océan mondial. En comparaison avec la taille de notre planète, ce volume, impressionnant pour les petits animaux que nous sommes, reste faible. En masse, l'océan mondial ne représente qu'environ 0,025 % de la planète. Même si elle en abrite sans doute autant dans les profondeurs de son manteau, la Terre reste une planète sèche.
70 % de l'oxygène que nous respirons
La plus grande part de l'oxygène que nous respirons (70 %) vient de l'océan, où il est produit par les organismes unicellulaires du phytoplancton, pour l'essentiel, et par les autres algues, petites ou grandes. Le reste vient des végétaux terrestres. Le chiffre, en fait, est mal connu, surtout les contributions respectives des différents organismes photosynthétiques. Des études sont menées aujourd'hui pour tenter de prédire comment cette production pourrait changer avec le réchauffement des couches superficielles de l'océan.
2,2 milliards de tonnes par an de CO2 absorbé
Entre 1992 et 2009, la quantité de gaz carbonique (CO2) que l'océan a absorbée était de 2,2 milliards de tonnes par an, selon les études internationales qui alimentent la base de données Socat (Surface ocean CO2 atlas).
90 % des zones habitables de notre planète
Les neuf dixièmes des zones habitables de la Terre se trouvent dans l'océan à plus de 200 m sous la surface. Pourtant, ces écosystèmes profonds sont très mal connus. On en ignore encore largement la diversité des espèces, le fonctionnement écologique et les interactions avec les eaux superficielles. Il est donc difficile d'évaluer l'impact de la pêche profonde et des projets d'exploitation minière des grands fonds.
« Nous n'avons qu'une vision très parcellaire de la sensibilité de ces communautés d'organismes aux changements environnementaux, expliquait récemment Nadine Le Bris, chercheuse en écologie marine à Banyuls-sur-Mer, à l'occasion d'une étude sur les fonds marins publiée dans Science. Or, les réponses qu'ils seront en mesure de fournir pour y faire face risquent d'entraîner toute une cascade d'effets sur des écosystèmes océaniques interconnectés ».
274.000 d'espèces vivantes recensées
Le nombre d’espèces vivantes recensées, hors bactéries et archées, est, à coup sûr... faux. Comme l'a montré le programme Census of Marine Life, qui s'est intéressé aux grandes profondeurs, les organismes marins nous sont encore très largement inconnus. La diversité des nématodes, des vers ronds présents dans tous les milieux, à commencer par l'océan, défie par exemple toujours les zoologistes.
Mille milliards d'espèces vivantes estimées
En se basant sur les études actuelles de la biodiversité, terrestre et marine, notamment celle de l'expédition Tara Oceans, pour les plantes, les animaux et les micro-organismes, des biologistes américains estiment le nombre d’espèces vivant sur la Terre à 1012, c'est-à-dire mille milliards. L'essentiel est constitué de bactéries et beaucoup d'entre elles sont océaniques. Nous n'en connaissons qu'une infime partie.
269.000 tonnes de plastique flottant
L'estimation, réalisée en 2014, des morceaux de plastique flottant sur la surface de la mer, aboutissait à ce chiffre. Mais ce n'est que la pointe émergée de l'iceberg car on sait que ces déchets se fragmentent et se répandent ensuite sous forme de petites particules.
150 millions de tonnes de déchets plastique
La quantité de déchets plastique aujourd'hui présente dans l'océan est de 150 millions de tonnes, selon un rapport (The New Plastics Economy) réalisé par la fondation Ellen McArthur et le cabinet McKinsey et présenté au dernier forum de Davos. Au rythme actuel, cette quantité devrait atteindre 750 millions de tonnes en 2050, soit la masse estimée de poissons de toutes les mers du monde.
Trois milliards de personnes vivent de la pêche
Selon le WWF, la source principale de protéines pour trois milliards de personnes est la pêche. Cette activité ferait vivre, avec l'aquaculture, 10 à 12 % de la population mondiale.
2,8 % de l'océan est protégé
La superficie des aires protégées de l’océan est de 2,8 % et devrait atteindre 10 % en 2020. C'est l'engagement pris par un grand nombre de pays en 2010. Depuis cet accord, l'augmentation est réelle mais la surface actuelle ne représente encore que moins de 3 % de celle de l'océan mondial.
La Galathée yéti ou crabe yéti : Kiwa hirsuta La Galathée yéti (Kiwa hirsuta) ou crabe yéti est un crabe très particulier. Elle a été trouvée au niveau des sites hydrothermaux de la dorsale Pacifique-Antarctique, au sud de l’île de Pâques, et a donné naissance à une nouvelle famille, les Kiwidae. Son nom de genre, Kiwa, provient de la déesse polynésienne des coquillages et crustacés et son nom d’espèce, hirsuta, fait référence à son aspect velu… © Ifremer, A. Fifis, 2006
Escargot des sources hydrothermales du Japon Ce mollusque gastéropode des sources hydrothermales, est un escargot du genre Alviniconcha associé à des symbiotes chimiotrophes. Cet individu, retrouvé au niveau du mont sous-marin de Suiyo (Japon), est le seul de son espèce jamais découvert. © Yoshihiro FUJIWARA / JAMSTEC
Un ange des mers : Platybrachium antarcticum Cet animal de 3 centimètres de long a des allures de fantôme ou d’ange des mers (ghost-like sea-angel). Scientifiquement dénommé Platybrachium antarcticum, cet escargot semi-transparent semble voler dans les profondeurs de l’Antarctique, chassant les ptéropodes (d’autres escargots) pour se nourrir. © Russ Hopcroft, University of Alaska Fairbanks
Pycnogonide mâle portant des œufs Distinct des araignées terrestres, ce pycnogonide possède toutefois quatre paires de pattes. Cet individu mâle portant des œufs a été découvert au niveau de la péninsule antarctique pendant l’expédition de Polarstern ANTXXIII-8. © Pablo J. Lopez-Gonzalez, Universidad de Sevilla
Le napoléon, ou Cheilinus undulatus, un poisson menacé Plus de 2 mètres de long et 200 kilogrammes : voici les mensurations de rêve du napoléon (Cheilinus undulatus) qui font de lui le plus grand poisson corallien des eaux chaudes des océans Indien et Pacifique. Sa belle couleur bleu-vert rappelle celle des peintures corporelles maoris (l'adjectif maori permet d'ailleurs de le surnommer). Deux caractéristiques supplémentaires : les dessins sur son corps sont uniques, comme des empreintes digitales, et il peut changer de sexe au cours de sa vie. © Molly Timmers, NOAA PIFSC Coral Reef Ecosystem Division
L'escargot de mer Monnaie caraïbe ou Cyphoma gibbosum Cet escargot de mer aux allures de léopard, communément appelé Monnaie caraïbe (Cyphoma gibbosum), a été photographié dans le golfe du Mexique, près de l’île de Grand Cayman (des îles Cayman). Sa belle couleur se trouve uniquement sur les parties molles de son corps ; la carapace, quant à elle, est blanche. © Kacy Moody, DR
Le Psychrolutes microporos, un poisson à grosse tête Du genre Psychrolutes, ce poisson téléostéen n’est pas à son avantage vu de face. Il a été observé au cours de l’expédition Norfanz à une profondeur de plus de 1.000 mètres, au nord-ouest de la Nouvelle-Zélande. © Norfanz Founding Parties Photographer Kerryn Parkingson ; additional thanks to Peter McMillan and Andrew Stewart
Un concombre des mers dans les abysses : Psychropotes longicauda Le concombre des mers Psychropotes longicauda se nourrit des sédiments qu'il trouve autour des nodules de manganèse qui tapissent le fond océanique. Pour économiser de l’énergie, il utilise sa « voile » comme moyen de locomotion. Cet individu a été photographié à 5.000 mètres de profondeur dans les abysses de l’océan Pacifique. © Ifremer, Nordinaut cruise 2004
Le ver arbre de Noël Spirobranchus giganteus Le ver arbre de Noël (Spirobranchus giganteus), aussi appelé spirobranche arbre de Noël, porte bien son nom : ses deux panaches spiralés lui offrent une forme conique caractéristique. Il s’accroche au corail dans les océans tropicaux, comme ici, à Lizard Island, près de l’Australie. © John Huisman-Murdoch University
Un surprenant concombre des mers du genre Enypniastes Cet animal rose n’est pas une méduse mais bien un concombre des mers capable de nager. Observé dans la mer de Célèbes, à 2.500 mètres de profondeur, cet animal du genre Enypniastes se déplace lentement, notamment grâce à sa collerette qui sert à la fois de stabilisateur et de propulseur. © Laurence Madin, Woods Hole Oceanographic Institution
Le siphonophore Marrus orthocanna et ses estomacs multiples Ce n’est pas une fusée sous-marine mais un siphonophore (Marrus orthocanna). Proche des méduses, cet animal est en fait constitué d’une colonie d’individus, incluant donc plusieurs estomacs. De nombreux spécimens ont été aperçus entre 300 et 1.500 mètres de profondeur. © Kevin Raskoff, DR
Le bernard-l'hermite Paguridae et son anémone de mer Ce bernard-l’hermite Paguridae a fondé une relation particulière avec une espèce spécifique d’anémone de mer qui trouve un habitat sur la carapace de l’animal. La couleur vive des pinces du crustacé est inhabituelle et pourrait avoir une utilité particulière. © Susan Middleton 2007, DR