Dernier maillon de la chaîne alimentaire dans les océans, les orques font partie des mammifères les plus répandus dans le monde. Toutefois, la pollution menace grandement leur avenir. Une étude montre que la moitié de la population mondiale des épaulards, surtout celles vivant dans les zones les plus contaminées, a diminué rapidement.

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    Bannis des États-Unis depuis bientôt 40 ans et de 152 autres pays du monde entier depuis 17 ans, les PCB (polychlorobiphénylespolychlorobiphényles) continuent pourtant de souiller et de menacer l'environnement. Autrefois, présents dans nombre d'appareils électriques, d'isolants, de peintures, d'huiles, etc., ils sont très tenaces et persistent dans les océans où ils finissent par arriver... Plus d'un million de tonnes auraient été répandues depuis leurs premières utilisations dans les années 1930.

    Les micro-organismesmicro-organismes marins en absorbent, les poissons en avalent, les phoques en ingèrent et par conséquent, leurs prédateurs, comme l'orque, en mangent. Dans leur article publié le 28 septembre dernier dans la revue Science, les chercheurs s'inquiètent des taux très élevés de PCB relevés dans les tissus de ces grands animaux : jusqu'à 1.300 milligrammes par kilo ont été mesurés dans leurs graisses. Les orques (Orcinus orcaOrcinus orca ) figurent ainsi parmi les mammifères qui en contiennent le plus au monde. Par comparaison, un taux de 50 milligrammes par kilo dans les tissus d'animaux a déjà un fort impact sur leur fertilité et leur système immunitairesystème immunitaire. « C'est comme une apocalypse d'épaulard » s'est alarmé dans The Guardian Paul Jepson, de la Zoological Society of London et coauteur de l'étude. Les populations décroissent au sein de 10 des 19 populations étudiées.

    Les orques ont déserté les régions les plus polluées, notamment dans le détroit de Gilbraltar, et au large du Brésil, ainsi qu'autour du Royaume-Uni où il n'y en aurait plus que 10. © Charlotte, Fotolia

    Les orques ont déserté les régions les plus polluées, notamment dans le détroit de Gilbraltar, et au large du Brésil, ainsi qu'autour du Royaume-Uni où il n'y en aurait plus que 10. © Charlotte, Fotolia

    Les autres menaces qui pèsent sur les orques

    Les chercheurs sont d'autant plus préoccupés que la maturité sexuelle des femelles n'intervient pas avant l'âge de 20 ans et que la gestation dure pas moins de 18 mois. Selon leurs projections, la population mondiale des orques à l'état sauvage pourrait être réduite de moitié d'ici 30 à 50 ans dans les zones les plus polluées.

    Les régions où les orques sont les plus menacées sont celles notamment qui bordent le Brésil, le Royaume-Uni et le détroit de Gibraltar. « Dans ces zones, nous observons rarement des épaulards nouveau-nés », déplore Ailsa Hall qui a co-réalisé les modèles utilisés par l'unité de recherche sur les mammifères marins en Écosse.

    Mais ce n'est pas tout. Les PCB ne sont pas la seule et unique menace pour les orques, il y a aussi les microplastiques, auxquels s'ajoutent la surpêche, les nuisancesnuisances sonores crées par l'Homme... Les chercheurs ont constaté que seules, les orques vivant loin de la pollution, en particulier autour des îles Féroé, de l'Islande, de la Norvège, de l'Alaska et de l'AntarctiqueAntarctique, sont relativement épargnées.